ILS ONT VILIPENDE LE BACCALAUREAT: La ministre de l’Education nationale sur la sellette

 

L’autorité en charge d’élaborer la politique nationale de l’éducation fait encore parler d’elle. Après les dysfonctionnements signalés au DEF, c’est la fuite généralisée des sujets au baccalauréat mardi sur toute l’étendue du territoire, malgré les multiples interventions du ministre de l’Education nationale à la télé et sur plusieurs radios de la place pour sensibiliser les candidats et mis en garde les fraudeurs, qui vient nous prouver la nécessité de nettoyer les l’écurie d’Augias qu’est devenue l’école malienne.

Prévu pour démarrer à 8 h précises, l’examen n’a finalement débuté qu’à 11 h. Et de quelle manière ? Les enveloppes allaient dans tous les sens. Des candidats qui devaient composer en économie se sont retrouver avec les épreuves de philosophie ou vice-versa.

Dans les centres d’examen, les candidats étaient démoralisés. Chacun manifestait son indignation et sa colère. Les surveillants avaient commencé à perdre le contrôle. Au centre du lycée Kankou Moussa de Daoudabougou, le président Baissou Poudiougou a signalé que les présidents ont été à l’Académie dès 6 h du matin pour récupérer les confidentiels.

« C’est à 10 h que la directrice est venue nous remettre les sujets. Et à ce niveau, l’heure n’était pas de savoir pourquoi le retard, mais de sauver la journée », a-t-il expliqué. Avant d’inviter les candidats de rester sereins. Le baccalauréat est la suite logique des évaluations scolaires et le même calendrier sera respecté.

La ministre face à sa responsabilité
Pour Tièfolo Doumbia, candidat au centre d’examen du lycée Lanterne, ce retard aura des conséquences pour certains candidats. « Il est très difficile de ‘philosopher’ entre 11 h et 15 h et plancher sur la 2e matière à 15 h. Nous interpellons les autorités à réagir rapidement afin de mettre choses dans l’ordre », a-t-il souhaité.

Dans une sortie médiatique à la télé, la ministre de l’Education nationale se livrait à un cirque digne d’une comédie grecque, pour persuader l’opinion nationale et internationale que le baccalauréat 2014 sera un « bac propre ». Malheureusement, elle a été démentie par les faits.

Cette fuite généralisée étale son incapacité à bien gérer l’administration scolaire. Le caractère positif du bac annoncé par le chef du département doit s’appuyer sur le redressement de l’administration.

En tout cas, Mme Togola Jacqueline-Marie Nana est interpellée. Elle devra faire face à sa responsabilité pour le bonheur et l’honneur du système éducatif malien. Il y va de la crédibilité de notre école.

Selon la plupart des enseignants que nous avons rencontrés, le ministère est le premier responsable de la fuite des sujets, car c’est le département et le Centre national des examens qui choisissent les sujets avant de les mettre dans l’enveloppe et les distribuer entre les Académies et Cap.

Certains soutiennent que ce sont les chefs qui donnent les sujets à leurs enfants. Et une fois les sujets reçus par les enfants, des cadres du ministère informent leurs camarades pauvres ou même les vendent. Par contre d’autres révèlent que ce sont les directeurs d’académies et les directeurs de Cap qui sont à l’origine des fuites de sujet.
Une chose est sûre : le ministre est bien face à sa responsabilité. La démission du ministre de la Défense et des Anciens combattants est une jurisprudence trop fraîche dans les mémoires des Maliens.

Bréhima Sogoba

Source: L’ Indicateur Du Renouveau 2014-06-11 02:10:25