Mody Fily Sissoko, fils de Fily Dabo Sissoko :
« On diabolise Fily Dabo Sissoko en le faisant passer pour un anti-Modibo qui a occasionné des troubles dans le pays. Ce n’est pas vrai. Certains en font même un fonds de commerce, mais je dis que ce sont des « chercheurs de frais de condiments ». Il y a beaucoup de vérités qu’on ne dit pas. On nous a menti en disant que Fily Dabo, Hamadoun Dicko ont été tués par les rebelles, mais ils ont été les seuls que les rebelles ont tués parmi les prisonniers ! Mon père dans sa prison a, avec le sens du charlatanisme qui le guidait, avait envoyé Seydou Badian Kouyaté à Modibo Keïta pour lui dire qu’il n’avait pas intérêt à créer le franc malien et que lui pouvait mourir en prison, mais s’il laisse Hamadoun Dicko mourir en prison, lui-même Modibo devait s’attendre à finir sa vie en prison. Mais il n’a pas été entendu et la suite est connue ».
Le Colonel Youssouf Traoré, membre du CMLN :
« J’ai envie de dire beaucoup de choses, mais le temps ne me permet pas. Je vous cite un seul exemple : j’entends des gens dire que c’est nous qui avons tué le franc malien, c’est faux ! On est venu trouver que le franc malien est mort d’autant plus que depuis 1965 un rapport international interdisait le franc malien. Et ce franc malien n’était pas conforme même au statut de notre pays : continental et de la nature du Malien qui est migrateur. Chaque régime a connu ses morgues, chaque régime a enterré ses morts, mais le Mali doit continuer. Le CMLN a depuis le départ prôné la réconciliation nationale, la preuve c’est que la plupart des militants du RDA ont collaboré avec nous au plus haut niveau tels que Félix Houphouët Boigny ».
Bocar Moussa Diarra, président de l’UM-RDA :
« Modibo Keïta a été le premier réconciliateur. Il est l’auteur de la devise : Un peuple-un but-une foi. Il est mort en prison empoisonné. Ceux qui ont tiré sur le peuple les mains vides doivent rendre compte. La réconciliation n’est pas de tourner la page, il faut que ceux qui ont fauté reconnaissent leur faute pour qu’on les pardonne. Ce sont les ressorts traditionnels qui peuvent faire la réconciliation nationale ».
Abdoulaye Fofana, membre de l’AMSUNEM :
« Je me permet de prendre la parole même si l’AMSUNEM n’a pas été invité à ce débat. C’est certainement pour sa crainte. Les plus grandes atrocités que l’humanité a connues ont été commises sous la deuxième République avec par exemple l’assassinat d’Abdoul Karim Camara dit Cabral au camp para. Mais le plus grave c’est que jusqu’aujourd’hui on ne sait pas où se trouve sa tombe. Sa mère est décédée sans savoir où se trouve la tombe de son fils. On n’est pas d’accord avec cette réconciliation si les tueurs ont toujours les couteaux dans les plaies de leurs victimes avec des discours arrogants à l’appui ».
A.D
L’ Indicateur Renouveau 21/12/2010