Son site Internet, il le revendique comme « les yeux de la diaspora ».Etudiant en master ressources humaines à l’université de Nanterre (Hauts-de-Seine), Massa Kanté, 28 ans, a créé DiasporAction* l’an dernier, avec l’aide d’un ami ingénieur en informatique, Hamma Ousseiini, un habitant de Saint-Ouen-l’Aumône âgé de 27 ans.
« Au départ, le but, c’était de promouvoir l’activité des associations africaines et de mutualiser leurs informations sur ce site en annonçant conférences, concerts, spectacles…, explique Massa Kanté. Puis on s’est tournés vers l’actualité. »
Fort de ses contacts au Mali, d’où il est originaire, cet habitant de Cergy se concentre d’abord tout naturellement vers ce pays et met en ligne les articles de cinq journaux maliens.
12 000 visiteurs en un mois
Et ça marche : depuis son lancement, en février 2010, le site a déjà reçu la visite de plus de 65000 internautes. Surtout, son audience ne cesse de progresser puisqu’il a dépassé les 12000 visiteurs rien qu’en mai, à en juger par le compteur affiché sur le site et actualisé en temps réel. Mais à quel prix : « Je suis seul avec mon ami qui m’aide pour l’aspect technique. Je passe mes nuits à mettre les articles en ligne, ce n’est pas facile de combiner avec des études, confie Massa Kanté. Et pour l’instant, je n’en tire aucun revenu… »
Les deux hommes misent sur la publicité pour gagner de l’argent, et développer encore leur site. « Je voudrais donner une visibilité aux journaux africains qui n’ont pas leur propre site Internet, insiste l’entrepreneur. On retrouve la plupart dans des sites regroupés par pays. Moi, je veux casser cette barrière, coopérer avec un maximum de journaux francophones, bien sûr, mais aussi anglophones et ceux en portugais, les langues qu’on retrouve en Afrique. » D’autant que DiasporAction est équipé d’un logiciel de traduction. « Par manque de temps », regrette-t-il, Massa Kanté ne parvient pas encore à enrichir régulièrement le site de sa propre production, à l’instar de l’interview d’Hawa Fofana, jeune conseillère municipale de Cergy d’origine malienne, qu’il a lui-même réalisée en septembre.
A terme, le jeune homme ne veut pas se limiter à l’Afrique. « Tous les pays du monde ont une diaspora, glisse Massa Kanté. On espère se développer à d’autres continents. »
D’autant que les dernières statistiques d’audience du site ont montré que le public vient de France, principalement, mais pas seulement : en avril, les visiteurs étaient issus de soixante-quatre pays différents.
* Site : www.diasporaction.com.
ÉRIC DELPORTE
Le Parisien 01.06.2011, 07h00
