Il y avait Abuzeid, Belmoktar, Abouhamam, Iyad Ag Ali et lui Hama Ag Hama de son vrai nom, Ifoghas bon teint de Kidal, cousin de Iyad Ag Ali avec lequel il avait battu les sentiers de la Dawa au début des années 1990. Abdelkrim eut moins de difficultés d’insertion chez les barbus d’Aqmi que son cousin qui prit souvent quelques congés sabbatiques avec l’islam radical avant de venir à la tête d’Ansardine pour cosigner la sanglante aventure du Nord malien à partir de 2012.
Abdelkrim le Targui dont on ne s’expliquera jamais pourquoi la base était à moins de cinquante kilomètres du camp militaire d’Aguel Hoc pendant près d’une décennie, passait pour un radical pur jus, intransigeant comme Abuzeid qu’il chercha à séduire un temps, et un sanguin à la gâchette facile. Il se dit qu’il était un des auteurs du carnage d’Aguel Hoc où plusieurs dizaines de soldats de l’armée régulière malienne auraient été froidement exécutés en janvier 2012.
Il était associé, semble t-il, à plusieurs enlèvements d’occidentaux opérés par le groupe d’Abuzeid. En novembre 2013, il revendiqua l’assassinat de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon. Mais pour certains observateurs avisés, l’enlèvement des journalistes sortait du mode opératoire habituel d’Aqmi.
Or Abdelkrim était Aqmi de bout en bout. La piste de francs tireurs qui avaient obtenu qu’il leur rachète le butin ? Personne ne peut l’écarter. Pour les certitudes, Abdelkrim est mort. Sa mort prouve que la France accusée de couvrir les jihadistes touareg ne blaguent pas.
Et si aucun compromis politique ne vient tempérer cette détermination, on peut dire que la question n’est pas si Iyad va tomber mais quand.
Adam Thiam
Source: Le Républicain-Mali 21/05/2015