Ibrahima N’Diaye : Justement le moment ne s’y prête pas du tout. Ces concertations nationales sont vraiment plus que secondaires par rapport à ce qui est entrain de se passer sur le front. Je pense qu’aujourd’hui toutes nos pensées vont vers ce qui est entrain de se passer au front et qui peut d’une seconde à l’autre embrasser toute la région. Il est important que nous sachions raison gardée et emmener tout le monde au calme et créer un environnement propice à un gouvernement qui n’a même pas fini de s’installer encore. Comment on peut mettre en cause des institutions auxquelles on a décidé d’appartenir ? Ça ne se comprend pas. Nous demandons à ce que le calme revient, que les gens se ressaisissent. On n’a pas besoin de ça aujourd’hui.
L’armée fait face à l’ennemie au front. Faut-il une mobilisation de soutien à l’armée pour libérer le pays plutôt que les concertations nationales ?
Ibrahima N’Diaye : Mais bien entendu. Je pense que ceux qui organisent ces manifestations, disent à chaque fois que la libération du nord, est leur priorité. Mais, les actes qu’ils posent sont à l’antipode de cela. Aujourd’hui la mobilisation c’est pour le nord surtout à ces instants décisif. Nous sommes à des moments tragiques qui touchent l’existence même de notre nation. Je pense qu’on avait fait un agenda. On a mis en place des institutions et à ce que je sache, on avait donné un an. Nous leurs demandons de se ressaisir. Ce n’est pas comme ça qu’on peut sauver le Mali. Ils sont entrain d’enfoncer le Mali et cela n’est pas acceptable. Nous ne voudrons pas nous prêter à ce jeu. Ils veulent qu’on se retrouve dans la rue. Nous n’allons pas tomber dans ce piège qu’ils sont entrain de tendre. Nous voulons que le gouvernement, le président de la République, l’ensemble des institutions disposent d’un environnement apaisé et qui puisse leur permettre de travailler.
Nous les avons fait confiance pour gérer ces questions. Nous suivons. Nous sommes vigilants et nous les évaluons chaque jour mais ce qui s’est passé aujourd’hui (Ndlr, hier mercredi 9 janvier 2013) est une faute grave de la part des citoyens, surtout quant ce sont des responsables, surtout quant ce sont des organisations politiques. Cela se comprend difficilement. Malgré tout, nous leurs demandons encore une fois de se ressaisir. Au nom de nos partis respectifs et au nom de l’ensemble du Fdr, nous demandons à toutes ces organisations de se ressaisir. Le moment est venu comme eux même le disaient qu’entre maliens on trouve la solution. Mais ce moment étant-là et nous ne pouvons pas comprendre qu’il y’ait de tels agissements.
Quel est le moment opportun pour les concertations nationales ?
Ibrahima N’Diaye : Oui vous pouvez me poser cette question. A ce que je sache, tout le monde était d’accord pour l’organisation de ces concertations nationales. Il se trouve malheureusement que le Premier ministre sortant avec l’équipe d’alors qui était autour de lui ont fait du très mauvais travail avec la complicité d’un certain nombre de forces politiques. Le document est là pour attester que le travail a été mal fait avec beaucoup de manque d’impartialité.
Par la forme et par le contenu, ce document n’était pas acceptable si on voulait aller à des concertations réussies, apaisées et qui peuvent faire avancer les choses plutôt que d’aller nous livrer à une polémique. Donc en réalité si les concertations nationales ne se sont pas tenues jusqu’à présent, la faute revient à ceux qui étaient en plein dans l’organisation. Donc, poser le problème comme si d’autres refusaient les concertions, est inexact. Mais, nous ne comprenons pas que le jour où notre armée, que tout le monde prétend défendre, se trouve nez à nez avec l’ennemie, que c’est ce jour là qu’on choisi pour aller dans la rue, bloquer toute la circulation et demander ici et maintenant la tenue des concertations. Je pense que la coïncidence n’est pas fortuite et il y’a lieu de s’interroger. C’est grave les actes qui ont été posés aujourd’hui. On voit certaines jonctions se faire, tout ça n’est pas le hasard que les étudiants et les élèves se retrouvent sur les mêmes lieux au même moment.
Nous disons simplement aux étudiants qu’ils ont leurs revendications, ils ont leur combat. Il ne faudrait pas que d’autres profitent de leurs amertumes, de leurs désarrois pour les entraîner sur un terrain qui n’est pas le leur. Je continu a lancé un appel à tous ceux-ci pour qu’ils se ressaisissent. le FDR n’a pas envie aujourd’hui de tomber dans le piège de la provocation. Nous devons plutôt les prier et les supplier pour qu’ils arrêtent et que tout le monde soit de façon fusionnelle en tout cas engagé pour soutenir l’armée. Soutenir l’armée ce n’est pas en organisant les marches pour les concertations aujourd’hui. Soutenir l’armée, c’est de se préoccuper de ce qu’ils auront à faire dans les jours à venir. Ce que nous pouvons apporter par notre mobilisation en termes de contributions matérielles, en termes de contributions financières, en termes de soutiens psychologiques, morales. Aujourd’hui, c’est ça la priorité des priorités.
Propos recueillis par Aguibou Sogodogo
Le Républicain Mali 2013-01-10 02:27:22