Ibrahima N’Diaye, à propos de la crise politique et institutionnelle au Mali / « Nous ne voyons pas

 

De la formation d’un gouvernement d’union nationale à l’agression du président de la République par intérim, les arrestations arbitraires, les intimidations et la persécution des hommes de média en passant par la feuille de route présentée le 16 juillet dernier, Ibrahima N’Diaye, a expliqué aux journalistes toutes les limites  du gouvernement de Cheick Modibo Diarra dans la résolution de cette crise. La rencontre qui a durée un peu près de deux heures d’horloge a permis d’édifier les spécialistes de la communication sur les grandes questions de la nation. Cependant, il convient de signaler que la présente rencontre a été émaillée par plusieurs questions de clarification sur les problèmes cités ci-dessus. En guise de réponse à la question concernant la résolution de la crise, dira-t-il, les instituions actuelles ne sont pas en mesure de résoudre la crise politique et institutionnelle que traverse notre pays. Pour arriver à bout de la crise, selon lui, il faut des institutions fortes car beaucoup d’actes inadmissibles ont été posés au su et vu du gouvernement actuel et qui restent toujours impunis notamment, les arrestations arbitraires, et les intimidations, et la persécution des journalistes et l’agression du président de la République par intérim, Pr. Douncoumda Traoré, qui revient aujourd’hui de sa convalescence à Pari.

Nous n’avons pas jusque là vue quelqu’un arrêté suite à cette agression, a regretté le conférencier. Avant de déplorer les tentatives d’attaques par certains groupes de la place dont a fait l’objet ce mercredi 25 juillet 2012  le siège de l’Adema – PASJ qui se trouve actuellement sous la surveillance de l’œil vigilant des forces de l’ordre et de sécurité. Toute chose qui démontre les limites du gouvernement dans la résolution de la crise. Donc le bilan des trois mois de l’actuel gouvernement exige le départ de Cheick Modibo Diarra a-t-il dit en substance. « Cheick Modibo est un  homme de science qui a montré ses preuves dans ce domaine. En effet, il devait s’effacer dans la dignité et dans l’honneur » a-t-il indiqué. Les concertations peuvent être en cours pour la formation d’un gouvernement d’union nationale mais le FDR et l’Adema – PASJ n’ont pas encore été consultés.

Rien sans les politiques

Selon Ibrahima N’Diaye, l’on ne peut pas construire ce pays sans les politiques, c’est le choix qu’on n’a fait au Mali. Et de dire que ce gouvernement de Cheick Modibo Diarra est venu pour liquider les politiques. « Nous n’accepterons jamais le fait de dire que le Mali a sombré durant les 20 ans de démocratie » a –t-il soutenu. Avant de marteler que le FDR et l’Adema – PASJ n’ont pas de candidat pour la primature. Pour lui, ce n’est pas non plus le nombre de portefeuilles ministériels qui les amène à se battre pour le départ du gouvernement. Mais pour  trouver un cadre approprié de sortie de crise le choix du premier ministre doit porter sur un candidat consensuel. « Je souhaiterai que se candidat vient d’ailleurs car le Mali regorge d’énormes ressources humaines » a expliqué le responsable politique.

Moussa Dagnoko

Le Republicain

27 Juillet 2012