Notre entrevue a concerné trois points: le Comité de suivi, l’application de l’Accord et l’avenir du Mali. Concernant le premier point, il a expliqué la suspension de ces travaux par le flou entretenu autour des différents acteurs.
A titre d’exemple, il dénonce le fait que les organisateurs veulent «faire siéger au sein du Comité de suivi deux éléments disparates de la CPA, exclus de notre organisation depuis le 15 mai pour trahison».
«Si cela est maintenu, nous ne siègerons plus au sein de cette instance. Il ne s’agit pas de la CPA, que je dirige, mais de toute la Coordination des mouvements de l’Azawad. Nous attendons que ce différend soit tranché pour reprendre les travaux le 20 juillet, comme convenu. Il y a également d’autres enjeux au niveau du règlement intérieur.
C’est bien le début de tout le processus de mise en œuvre de l’Accord. Il faudrait donc qu’on se comprenne sur les modalités de fonctionnement du Comité de suivi, qui sera régi par son règlement intérieur», nous a confié notre interlocuteur.
S’agissant de l’application de l’Accord d’Alger, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh attend beaucoup des autorités maliennes, qui, selon lui, doivent respecter leurs engagements. A court terme, il estime qu’un nouveau gouvernement doit être formé, avec 40% de membres appartenant aux régions du Nord, et 40% nommés également dans les différentes ambassades.
A la question de savoir sur quelle base il y aurait ces quotas, sa réponse est nette: l’accord d’Alger. Nous avons revisité ce document, et nulle part nous n’avons vu de telles dispositions. A moins qu’il n’y ait un additif caché ou que ce soit une sorte de gentlemen’s agrement (parole d’honneur) dont nous ne connaissons pas les termes.
Le dernier point, l’avenir du Mali, il le trouve prometteur si le pouvoir actuel respecte ses engagements et met en œuvre toutes les dispositions pertinentes de l’accord d’Alger. «Nous sommes des Maliens, nous nous sommes battus pour l’amélioration des conditions de vie dans les régions du Nord. Nous nous sommes battus pour qu’il ait de l’eau potable, pour qu’il ait des centres de santés, des écoles, de l’électricité, des routes, pour notre dignité d’hommes.
Nous ne l’avons pas fait pour nous-mêmes, mais pour la postérité, pour toutes les communautés du Nord. C’était le sens de notre combat. Il demeure aujourd’hui, par d’autres voies, plus souples, soutenues par notre pays et la communauté internationale. Nous fondons beaucoup d’espoirs sur cet accord et j’ose espérer que nous ne serons pas déçus», a-souhaité Ibrahim Ag Mohamed Assaleh.
Chahana Takiou
Source: Le 22 Septembre 09/07/2015