Manifestation unique en son genre en Afrique, le Forum de Bamako est un espace de réflexion de haut niveau sur l’avenir du continent. En une décennie, il a réussi à rassembler de nombreuses personnalités et organisations venues de tous les horizons. Axé sur les enjeux du développement de l’Afrique, le Forum de Bamako est un lieu et un temps d’échange d’idées et de dialogue où se rencontrent chefs d’entreprises, hommes politiques, décideurs publics, universitaires, experts, représentants de la société civile et des médias du continent africain et d’ailleurs. Il a pour objectif global de favoriser le métissage de connaissances et le partage des savoirs dans une approche participative.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a, dans son intervention, rappelé que le Forum de Bamako, en maintenant un haut niveau d’exigence dans ses analyses de la situation de l’Afrique, a réussi au fil de ses éditions à faire se rencontrer les compétences et aptitudes africaines et non africaines les plus écoutées, les plus respectées et les plus constantes sur ses thématiques et permettre ainsi des partages féconds d’expériences variées et inédites. Il a souligné qu’il reste convaincu qu’en cette ère de globalisation, l’Afrique peut et doit cesser d’être perçue comme un continent à la traîne.
«Elle se doit de prendre les initiatives pertinentes et innovées pour assumer son destin. Elle ne peut plus se cantonner dans le rôle de simple consommatrice d’idées et de concepts ‘’prêt-à-porter’’ venus d’ailleurs. Il est aujourd’hui d’une impérieuse nécessité pour l’Afrique de s’investir de manière résolue à relever le défi du développement. L’Afrique doit se positionner comme génératrice d’idées sur son présent et son histoire, sur ses riches et diverses cultures, sur ses politiques de développement, bref sur le vécu de ses populations et sur les directions les plus aptes à assurer un développement économique constant, durable et suffisant. Il s’agit de sortir rapidement le plus grand nombre de nos populations des griffes de la pauvreté», a déclaré IBK.
Par ailleurs, il a ajouté que le Forum de Bamako représente une réussite en raison des débats pertinents et de grande qualité qui s’y tiennent. Mais aussi le sérieux et le courage qui sous-tendent ses recommandations ont conduit, à chaque fois, à une interpellation courtoise et utile des décideurs politiques africains ainsi que des acteurs principaux de la vie publique.
Parlant de la croissance économique en Afrique, le président de la République a indiqué que le débat sur la question couvre en fait différents aspects et surtout renvoie à des finalités différentes selon que l’on se positionne en Africain ou en simple observateur extérieur de l’Afrique. Aux dires du chef de l’Etat, force est de constater que cette croissance reste une réponse insuffisante par rapport aux attentes des peuples africains. «Sans entrer dans une polémique et pour nous résumer ici, nous disons que cette croissance ne se transforme pas en mécanismes pérennes de créations d’emplois stables. C’est de la croissance pour la croissance, ce qui n’est pas synonyme d’un réel progrès social», a-t-il martelé.
Le président de la République a enfin souligné quelques défis qui freinent le développement de l’Afrique, tels que la sécurité, l’agriculture, l’accès aux services de base, l’éducation, la santé publique, l’eau potable et la solidarité ainsi que la problématique du financement du développement.
Le vice-président de la Fondation Forum de Bamako, Abdallah Coulibaly, a remercié les participants venus d’Afrique et d’ailleurs et le président de la République pour avoir honoré de sa présence la cérémonie d’ouverture. Il s’est réjoui de la participation des personnalités politiques et intellectuelles à cette 15ème édition.
Quand à l’Ambassadeur de la France, Gilles Huberson, il a rappelé l’engagement et les efforts de son pays dans le domaine de la sécurité et du développement économique de l’Afrique.
L’Ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Richard Zink, a mentionné, depuis 1990, les changements sociaux profonds qui se sont produits au Mali dans le domaine de la téléphonie mobile, du réseau routier, de l’agriculture et de l’énergie. Tout en soulignant que d’autres réformes tant entendues n’ont pas eu le résultat escompté, à savoir la formation professionnelle, le système éducatif, la décentralisation, la modernisation de l’économie, l’emploi des jeunes…
Pendant trois jours, le Forum a réuni 300 participants venus des quatre coins de notre planète.
Diango COULIBALY
Source: LE Reporter 2015-02-24 16:28:54