Cette mission entend évaluer la situation sécuritaire au Mali et l’état d’avancement du processus de paix. Ladite mission prévoit également des entretiens avec l’ensemble des composantes de la société civile. La mission est composée de 15 membres du CPS de l’UA et 30 du COPS de l’UE. Après avoir écouté, tour à tour, les chefs des deux délégations sur le bien-fondé de la mission conjointe, le Chef de l’Etat leur a tenu un langage franc et direct sur la situation qui prévaut dans le pays. Pour IBK, les maliens ne seront jamais d’accord avec le moindre morcellement territorial du Mali.
« L’intervention de la force française SERVAL avec l’accord des Nations Unies a été un soulagement énorme pour notre peuple, ça a été le début de la respiration. […] En même temps, cela ouvrait une autre ère. L’ère de la tentative d’apaisement, de la tentative de restauration de l’unité nationale et de réconciliation nationale dans des conditions que nous souhaitions alors apaisées, fraternelles et conviviales. Nous avons, pour notre part, gouvernement du Mali, accepté et de bien bonne grâce, toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, de la 2100 à tout le reste…. avec bonheur, avec sincérité et avec engagement constant. Et ces résolutions étaient à l’image de ce qu’a été l’accord de Ouagadougou.
A savoir des engagements très forts sur la question de la souveraineté du Mali, sur l’intégrité territoriale du Mali, que la nécessité de la réconciliation nationale et de l’établissement d’un dialogue national inclusif, entre les parties pour que le processus de paix que nous conduisons aujourd’hui en Alger », c’est en substance ce que le président IBK a déclaré à Koulouba devant les missionnaires. Avant d’ajouter que le gouvernement du Mali a scrupuleusement respecté les accords du cessez le feu et celui de cessation des hostilités. Dans le même temps, déplore-t-il, les groupes armés s’égaillent à droite et à gauche pour marquer de leur empreinte telle ou telle position géographique. A l’en croire, l’histoire du Mali est une histoire de dignité, l’histoire d’un peuple qui, au long des siècles, a marqué de son empreinte cette partie de l’Afrique occidentale, par sa dignité et son sens de l’honneur.
Il a indiqué que le Mali n’a jamais quitté la table des négociations. « Nous sommes en Alger. […] Il n’y a aucune malice de la part du Mali. Nous n’avons pas intérêt. Je suis arrivé à la tête de ce pays à la suite d’une crise très difficile, très profonde, très douloureuse, et je sais gré à l’Afrique, à l’Europe … du soutien fantastique dont nous avons bénéficié. […] Il n’y a jamais eu dans ce pays d’exclusion au motif ethnique, religieux, de la couleur de la peau. Nous sommes blancs et noirs au Mali, sans complexe. Le Mali est un pays de métissage », a-t-il dit. Pour le président, Il n’y a aucune alternative à la paix. Mais pour le chef de l’Etat, Iyad Ag Agaly du Mouvement Ansardine est une menace à la paix, car, souligne-t-il, Iyad est dans la région de Kidal. Et de poursuivre que seule la négociation vaut.
« Nous sommes filles et fils de ce même pays. Il est temps que nous cessions les hostilités, il est temps que nous cessions de nous entretuer, il est temps que nous échangions. Que nous nous comprenions. L’heure est à l’unité. Au moment où l’on dit que l’Afrique n’est pas en si mauvaise voie, que sa croissance, aujourd’hui, est un modèle d’espérance pour le monde entier… l’on voudrait décourager cela que l’on ne s’y prendrait pas autrement, en encourageant des velléités séparatistes.
En tout cas, ici au Mali, nous sommes déterminés à aller à la paix, une paix réelle et solide. L’ensemble national malien, je le dis, ne sera jamais d’accord avec le moindre morcellement territorial du Mali. Et aucun homme d’Etat malien ne peut s’engager dans cette voie et avoir l’assurance de la paix », a conclu le chef de l’Etat.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain-Mali 2015-02-12 21:29:12