IBK installa Ibrahim T. Ly comme Premier ministre. Ce dernier croyait dur comme fer en la volonté d’IBK de sévir contre la corruption. En banquier averti et avisé, il comprit qu’il y eut des transactions douteuses, il en creusa davantage et demanda à IBK des sanctions. Ce qu’il ignorait, ce que la volonté politique manque de la part de son Boss.
Peu à peu, les affaires surgissent ; la presse locale et internationale s’en mêlent ; le FMI est obligé de réagir et demande des comptes. Des marchés sont annulés par des arrêtés du ministre de la Défense. Les bénéficiaires de ces marchés douteux à forte dose de surfacturations, en hommes d’affaires avisés engagent des avocats.
Or, de la justice au Mali deux constats s’imposent : 1- l’État du Mali perd pratiquement tous ses procès. La fameuse phrase concernant les deniers publics demeure. C’est le bien public, donc ce n’est la propriété du père de personne. Profitons-en ! Tel est le raisonnement de nos cadres dirigeants. Pauvre Maliba ! 2- La respectable, celle qui a organisé le concours de la magistrature le plus honnête dans l’histoire du Mali, a tenu cette phrase cruelle : «La justice malienne est indépendante de tout, sauf de l’argent sale». Merci Maître Fanta SYLLA. Conclusion : rien à faire, à coup sûr, les procès prendront le temps qu’ils prendront afin que la tension s’abaisse. Au finish, le Mali perdra tous ses procès.
Alors, que faire ?
Ce sont des actes réglementaires (ici arrêtés) qui sont à l’origine des annulations de contrats. Il serait souhaitable voir impérieux que l’Assemblée nationale adopte une loi afin de faire passer ces arrêtés en loi. Ce que les juristes appellent la validation législative des textes réglementaires. Cette technique juridique permettra d’écarter la compétence de la Cour suprême et donc de clore toutes les actions juridictionnelles. Cette même Cour qui a permis la réintégration des 263 ex-radiés de la fonction publique. Arrêt de réintégration que l’ancien Premier ministre Ly avait qualifié d’injuste. Cela aura pour mérite, une fois n’est pas coutume, de faire échapper nos maigres ressources à l’emprise de réseaux mafieux. Si tel n’est pas le cas, chers compatriotes, les fournisseurs auront plus avec la justice malienne que ce qu’ils ont perdu par l’acte des annulations.
IBK magnifiait il y a si peu dans Jeune Afrique les qualités en ingénierie financière de Kagnassy fils, et souvenez-vous, c’était son Conseiller trop Spécial et il le serait aujourd’hui si le FMI n’était pas passé par-là pour le bien du Mali. Reste-t-il dans les coulisses ? Qui vivra, verra. IBK n’a pas pu déclarer publiquement ses biens. Comment va-t-il lutter contre la corruption ?
Chers députés du RPM, vous dites qu’aucun cadre de votre parti n’est impliqué dans ces affaires. Donc acte et prière de voter cette loi de validation législative. Honorable Doumbia, président de groupe parlementaire et Honorable deuxième questeur, nous avons remarqué et apprécié vos sorties médiatiques. Allez jusqu’au bout et proposer cette loi. Personne n’est dupe. Diantre !
Chers leaders religieux, c’est devant le peuple à la télévision qu’IBK a dit que vous lui devez la vérité. Pour l’amour de DIEU et du Mali, qu’avez-vous dit depuis la révélation de l’affaire du Boeing et des contrats de fournitures de l’armée ? DIEU vous observe. IBK et son régime ne sont pas éternels ; DIEU l’est. Vous serez devant lui. IBK vous a parlé publiquement, le peuple souhaite vous entendre publiquement.
Personne mais personne n’irait pleurnicher ou verser des larmes de crocodiles un jour et dire : je ne savais pas. Nous vous aurons prévenus.
Vous parlez maintenant ou vous vous taisez à jamais !
Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr
Source: Le Reporter 2014-10-28 23:21:32