Une chose est sûre en 2013, IBK était aimé, il était l’homme de la situation pour beaucoup d’entre nous. Nous nous souvenons de cette vieille dame, courbée sous le poids de l’âge, qui a eu la chance de retrouver sa carte d’électeur NINA, transportée, sur le dos de sa petite fille. Elle vota pour son candidat, l’espoir de tout un peuple, son Mandé Massa. Quelle leçon de patriotisme ? Si cette grand-mère écoute aujourd’hui les revues de la presse en Bamanankan, elle risque de finir triste. Triste pour nous ses enfants. Triste pour nous ses petits-enfants. Triste pour son pays. Ce pays qu’elle aime. Ne serait-ce que pour elle, nous ne pouvons, nous ne devons laisser tomber ce Mali, notre Maliba où que nous soyons. «L’aigle plane au firmament, mais sa carcasse se trouve sous nos bois», avait écrit un brillant d’Afrique. IBK s’est peu à peu détourné de son peuple.
Les affaires petites et grandes sont légion
La lettre de démission du Premier ministre, Oumar Tatam Ly, est sans commentaire. D’ailleurs, son contenu fut approuvé par IBK lui-même lors de sa rencontre avec la communauté malienne au Maroc. La vidéo de la rencontre est disponible sur internet. Ensuite, l’avion acquis par ATT est tantôt dit sans papiers (Moussa Mara lors de la motion de censure), tantôt pourri, car récemment, nouvel argument d’IBK à Washington, il n’est pas élu pour aller se suicider dans l’avion d’ATT. Dont acte. Aujourd’hui, l’avion est sans papiers ; demain, c’est un avion poubelle. Comme si le dernier à l’emprunter, le président par intérim Dioncounda Traoré, ce Professeur de sciences pures (Algèbre), n’a pas conscience de ce qu’il fait. Mieux, les conditions d’achat de l’avion sont opaques. Nous ne croyons pas que le Fmi, la Banque mondiale, l’Union européenne et le journal français «Le Monde» soient des opposants au régime IBK et agissent de concert. Ils ne doivent pas être tous des aigris, encore moins des hypocrites. Même Ahmed Sékou Touré de la Guinée n’a pas osé dire connaître pareille conspiration de tout son temps. Comme pour tout arranger, un ministre à Bamako, banlieusard en France, qualifie ses compatriotes maliens qui n’ont pas la même vision que lui d’aigris. Quelle suffisance ! Quelle arrogance ! Quel mépris pour des hommes et femmes que ce ministre soi-disant journaliste entend représenter ?
Le fils du président IBK, Karim, quant à lui, passe pour occuper le poste officieux (pour combien de temps encore) de vice-président. Les vieux compagnons de route sont recyclés dans les administrations. Seul part en retraite, le vieux qui ne connaît pas le Boss. L’Ambassadeur du Mali en France, nommé par IBK, Cheick Mouctary Diarra, ancien journaliste à 75 ans, est normalement à la retraite depuis 17 ans. Tout cela a contribué à éloigner IBK de son peuple et des cadres de valeur jusque dans son entourage propre dont il était pourtant si proche. Les fuites dans la presse relèvent de tout, sauf du hasard.
Comme quoi, dans la vie, il n’y a pas d’acquis, en tout cas très peu. Nous serons ravis de lire un sondage de Gallup pour 2014 sur la popularité d’IBK.
Boubacar Sékou SOW