De mémoire de Malien, c’est le pays qui avait le plus de difficultés avec les déplacés et les réfugiés pendant l’occupation. Sans oublier qu’il avait offert son hospitalité à une bonne partie des troupes maliennes en difficulté face à l’insurrection armée en 2012. Un tour à Niamey permettra de connaître l’apport du Niger dans la gestion de la crise du Nord.
Plus que Bamako, la capitale nigérienne était devenue le refuge dorée des habitants du Nord qui avaient fui les atrocités des groupes armés. Comme au Mali, nos compatriotes étaient en phase avec les réalités de ce pays.
Et aux premières heures de l’intervention française qui a vu la libération des zones occupées, Mahamadou Issoufou était allé à Gao pour réconforter les populations martyrisées alors que le pays de la transition Dioncounda Traoré se la coulait douce à Bamako. Sur le théâtre des opérations, les militaires nigériens étaient en première ligne en témoigne les pertes enregistrées.
Cependant, l’opinion nigérienne ne sent pas trop la reconnaissance des autorités maliennes notamment du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita qui a sillonné presque tous les pays voisins sans le Niger.
Des acteurs de la société civile, des leaders politiques et même religieux nigériens commencent à s’interroger sur la nature des relations entre nos deux pays. Après avoir eu vent de ce mécontentement, le président IBK n’avait pas d’autre choix que d’improviser une visite, histoire de calmer les ardeurs et surtout de se racheter aux yeux de l’opinion nigérienne.
Alpha Mahamane Cissé
Source: L’Indicateur Du Renouveau 2014-11-25 01:47:40