Ibrahim Boubacar Kéita ne désarme pas. Après deux tentatives de briguer la magistrature suprême, il s’apprête encore, à se lancer dans la course pour la succession du président ATT. Il l’a fait savoir le lundi soir sur le plateau de la chaîne de télévision « Africa 24 ».
Invité dans l’émission « Face à nous », Ibrahima Boubacar Kéita s’est exprimé sur plusieurs sujets, dont le fichier électoral. Le Rassemblement pour le Mali, RPM, est en effet favorable à des élections en 2012 sur la base du fichier Recensement administratif à caractère état civil (Ravec), explique son président. Pour qui Ravec constitue une chance pour le Mali. Selon lui, il est important que les élections générales de 2012 se fassent sur la base des données issues de ce recensement. « Cela est d’autant plus nécessaire qu’il permet à notre pays d’organiser des élections libres, crédibles et transparentes », a expliqué IBK.
« Nous ne sommes pas dans une monarchie »
Au cours de cette interview, l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Kéita a abordé plusieurs autres questions comme l’entrée du RPM au gouvernement, sa candidature aux élections présidentielles de l’année prochaine. Sur le premier sujet, IBK a expliqué le choix de son parti « au nom du consensus politique » demandé par le président Amadou Toumani Touré.
Saluant au passage la nomination d’une femme à la Primature, le président du RPM fonde beaucoup d’espoirs quant à la réussite sa mission. « C’est une femme qui a des compétences remarquables, avec une feuille de route claire. Je ne doute point qu’elle puisse relever le défi », a déclaré l’ancien chef du gouvernement. Qui annonce sa candidature, à travers la participation de son parti, aux élections d’avril 2012. « Nous avons un projet pour le Mali, et nous comptons le concrétiser si les Maliens nous accordent leur confiance », a indiqué le président du RPM. Qui précise qu’il n’est pas question de craindre un candidat. Car, dira-t-il, « chacun a un projet à défendre, et c’est aux Malien de trancher ». A la question de savoir s’il a le soutien du président ATT, IBK est formel : « Il ne s’agit pas d’une monarchie où la succession est choisie d’avance. ATT n’a pas à soutenir qui que ce soit. Son rôle de veiller à l’organisation d’élections répondant aux normes démocratiques ».
L’un des sujets sur lequel IBK est intervenu, c’est aussi la situation en Côte d’Ivoire. Réputé très proche du président déçu, Laurent Gbagbo (dont il est ami pendant de nombreuses années), Ibrahim Boubacar Kéita a souhaité un retour rapide à la normale dans ce pays. Pour lui, le rôle que devra jouer l’Union africaine dans la réussite de la réconciliation est très important. « La Côte d’Ivoire est un pays géo stratégiquement sensible. Et ce qui s’est passé pendant les dernières élections est regrettable. Nous devons préserver l’héritage qui nous reste », a averti l’ancien Premier ministre. Qui salue « le discours de réconciliation prôné par le président Alassane Dramane Ouattara ».
Issa Fakaba Sissoko
L’ Indicateur Reouveau 18/05/2011