2015 s’en va avec son lot de malheurs et de misères : beaucoup de sang a coulé sur notre planète terre. Au Mali, des attentats sans raison apparente ont endeuillé des familles au Nord, au centre, et même au sud. Les attentats à La Terrasse à Bamako, dans un hôtel à Mopti ou à Radisson Blu, sont venus s’ajouter à ceux du Nord classés désormais dans les faits divers car trop fréquents pour en parler haut et fort. 2015 a été une année d’épreuves pour le Mali. En 2015, malgré une situation sécuritaire et économique volatiles, nos gouvernants ont géré les très maigres ressources de l’Etat, comme en temps de vaches grasses. Et comme pour donner raison aux sceptiques et autres «gnengo», un des conseils des ministres du mois décembre 2015 vient d’octroyer aux anciens Premiers ministres, ministres et assimilés des indemnités mirobolantes. En 2015, les voyages présidentiels à bord du désormais mémorable avion présidentiel de 20 milliards de Fcfa ont atteint leur vitesse de croisière : près de 90 voyages en 26 mois, soit près de 4 voyages par mois ou 1 voyage toutes les semaines. 2015, c’est aussi l’année de la poursuite des scandales de gouvernance. Le ouf de soulagement en 2015 est venu finalement de la jeunesse sportive, qui a égayé les citoyens à travers les trophées des jeunes footballeurs et basketteuses. Mon vœu pour le Mali en 2016 : que nos dirigeants des institutions de la République acceptent de verser leurs salaires et émoluments du mois de janvier 2016 dans un fonds spécial dédié à la lutte contre la corruption, et qu’ils réduisent de 30% les dépenses de fonctionnement de leurs institutions respectives.
Encore Béatrice
Tombouctou 8/01/2016, vers 3h du matin, des hommes armés ont enlevé la missionnaire suissesse Béatrice, dans sa maison à Tombouctou, au quartier Abaradjou. Selon des témoins, 4 véhicules rodaient autour de sa maison. Elle a été forcée par des hommes armés. Pour le moment, le rapt n’est pas encore revendiqué. La Suissesse avait fait l’objet d’un enlèvement en 2012, puis libérée au Burkina Faso. 6 mois après sa libération, elle est revenue dans la ville de Tombouctou pour reprendre son travail, jusqu’à ce vendredi 8 janvier 2016, date de son enlèvement. Béatrice est une évangéliste chrétienne très connue à Tombouctou. Elle n’aime pas les discussions autour de la religion. Elle fait son travail tout simplement. En tout cas, elle n’a pas de problème avec les populations de Tombouctou ; tout le monde la voit faire son travail sans problème. C’est en 2010 qu’elle est arrivée à Tombouctou en provenance de sa Suisse natale. Les élus locaux de Tombouctou pensent que Béatrice a été »imprudente » pour être «retournée s’installer dans le quartier Abaradjou, une zone non sécurisée».
Le camp Minusma sécurisé
Le camp de la Minusma de Kidal a été équipé d’un système pour prévenir les attaques sur ses installations. Selon des sources locales, ce dispositif sera doté de plusieurs caméras, d’un radar et d’un système de transmission pour avertir les tirs d’obus sur la base qui ont déjà coûté la vie à plusieurs casques bleus. Ce camp a été l’objet de plusieurs attaques qui ont ciblé l’espace occupé par la Minusma ; le côté où se trouve Barkhane n’a jamais été attaqué, même quand c’était Serval. La Minusma est la cible des terroristes et jihadistes. Et pourtant, les casques bleus onusiens ne sont pas venus au Mali pour combattre les terroristes et autres jihadistes. En somme, en 2015, les soldats onusiens ont été victimes de 25 attaques qui ont fait 8 morts.
La Minusma veut sa télé
Après Mikado FM sur les 106.6 FM à Bamako, relayée dans toutes les régions du Mali, la Minusma se bat pour avoir sa télé. Elle est en train de prévoir un studio-télé sur son nouveau site en construction à Bamako. La Minusma souhaitait que ces reportages (vidéo) soient diffusés dans le journal télévisé de l’Ortm, ce qui n’a pas été possible. Elle a donc accepté de payer pour faire passer ses reportages sur l’Ortm (info+), diffusé le vendredi 8 janvier 2016 dans la nuit, après le journal. Lors sa mission du 8 au 18 décembre dernier, la Force de la Minusma a mené une opération dénommée “Gergovie” dans les zones de Nampala, Diabaly, Léré et Lerneb. L’objectif visait à gêner les activités des groupes armés hostiles et protéger les populations de ces zones. Les téléspectateurs ont pu découvrir les images de cette opération dans un reportage Minusma. La Minusma a payé l’Ortm, mais ne veut pas payer la presse privée, alors que c’est celle-ci qui relaye les conférences de presse de tous les jeudis que la Minusma organise. Peut-être qu’avec leur télé, ils n’auront plus besoin de personne. La Minusma avec sa télé, ça sera le vrai amusement au Mali dont l’avant-goût a été donné au stade Mamadou Konaté, avant la fin de l’année 2015. Une véritable moquerie à l’endroit du peuple malien meurtri.
L’imam Mara
Il ne lui restait que ça : l’ancien Premier ministre Moussa Mara, non président du parti Yelema, a pris la place d’un imam dans une mosquée. Oui, Moussa Mara a eu le culot d’organiser une conférence-débat dans une mosquée. Il tenait son podium à la place où s’arrête l’imam pour diriger la prière. On se demande quelle mouche a bien pu piquer ce jeune politicien. Qu’est-ce qui lui arrive, n’a-t-il pas eu quelque chose qu’aucun jeune de son âge n’a eu au Mali ? Ou bien Mara n’a pas digéré son départ de la primature, ou bien il a oublié qu’il a eu le poste de Premier ministre sans remuer ciel et terre, qu’il a fallu la confiance d’une seule personne pour qu’il soit le chef de l’exécutif malien. Aujourd’hui, Moussa Mara est dans toutes les «sauces»… Il est avec jeunes, femmes, religieux, athées, voleurs, brigands… Souvent, c’est lui-même qui finance certaines activités. En qualité d’ancien Premier ministre, de président du parti Yelema, ou au nom de machin CER. Moussa Mara doit expliquer aux Maliens ce qu’il veut. Veut-il devenir président de la République, maire de Bamako, ou gouverneur ? Ce qui est sûr : il est déjà imam. Moussa Mara ne devrait plus être un assoiffé du pouvoir. Quand même !
Un chargé de Com de nom
Le ministre Housseyni Amion Guido a l’habitude de dire à certaines personnes que les difficultés qu’il a au niveau de son département viennent généralement des membres de son parti, qui sont avec lui. Il a raison. Le comportement de son chargé de mission en est une meilleure illustration. Cette dame est toujours entre Paris et Bamako. Bénéficiant des avantages de son poste, elle ignore tout de la presse et du monde de la communication. C’est ainsi que le ministère des Sports vient d’arrêter ses contrats d’abonnement aux journaux privés. Informés, nous avons cherché à comprendre ce qui ne tournait pas rond. Notre investigation nous a permis de savoir que ce n’est pas une décision du ministre, mais celle de la Directrice des finances et du matériel qui soupçonne des livraisons parallèles. C’est juste pour avoir une idée nette de la situation, en l’absence de la chargée de Com, qui vadrouille en France. Elle devrait normalement reprendre le travail hier lundi 11 janvier 2016.
L’accord bloqué
Le temps de la clarification doit sonner pour ce qui est de la bonne application de l’accord pour la paix au Mali. 8 mois après sa signature, rien ne semble bouger. Pour les rebelles de la CMA, sans la mise en place des organes transitoires dans les régions du nord, ils ne participeront plus à une réunion du CSA. Le gouvernement s’engage finalement à prendre en charge pendant trois mois les groupes armés jusqu’au cantonnement. Ce que des proches de la rébellion nous ont expliqué. Ils exigent aussi la viabilisation des 12 sites de cantonnement qu’ils ont proposés à la Minusma. Selon Almou Ag Mohamed, c’est la Minusma qui traîne les pieds dans le cadre du cantonnement. «Nous n’allons pas nous cantonner avant les autres. Il faut que tout le monde commence au même moment afin que ça soit des vrais cantonnements. Nous n’allons pas faire cantonner nos hommes alors que les autres sont dans la nature».
La CMA et ses experts
Depuis sa signature de l’accord pour la paix au Mali, la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma) et ses experts sont installés à Bamako. Autrefois, ils se rencontraient à Nouakchott, puis Ouagadougou, Tunis et Rabat. C’est maintenant Bamako leur fief. Ces experts sont en train de rédiger au nom de la Cma le décret des régions de Kidal et Taoudenit, en vue de la mise en place prochaine des organes de transition dans les localités du nord du Mali. La Cma, selon nos sources, semble laisser Ménaka à la bonne volonté de la Plateforme, et la prochaine région de Ber aux Arabes du MAA. Cela fait plus de 3 ans que ces experts travaillent pour le MNLA, ensuite la CMA. Les Suisses sont les plus nombreux, puis les Belges et les Français. Ils se battent comme des beaux diables afin que les vœux des rebelles soient une réalité au Mali. Selon une indiscrétion, ils ont seulement mis en berne l’idée d’indépendance.