«Je ne suis pas ici par calcul. S’il s’agissait d’avantages multiples, d’argent facile, rapide et à la pèle, l’adresse est connue tout comme les numéros de téléphone et les contacts humains. Je vous prie de me croire, car dès le lendemain du coup d’Etat militaire de 2012, nous aurions pu afficher d’autres choix et d’autres conduites. Mon engagement que j’ai voulu volontaire est fondé sur des convictions profondes, soutenues par une certaine idée de l’épanouissement de l’homme dans la société malienne, une communauté d’hommes et de femmes réunies pour un seul objectif : la construction d’un Mali indépendant et démocratique. L’Adéma parti comme l’Adéma association a représenté cet idéal pour moi, j’y ai adhéré comme membre fondateur et y ai exercé les responsabilités qui ont été les miennes. L’Adéma a pensé, conçu et mis en œuvre des actions politiques au sein de plusieurs gouvernements qui ont fait le bonheur et la grandeur de notre pays. L’Adéma a aussi accompagné d’autres avec lesquels il a été en alliance. L’Adéma est aujourd’hui dans les liens d’une alliance qui porte préjudice à sa crédibilité.
Le nouveau président de la République n’avait pas été soutenu par l’Adéma, qui avait opté d’aller en soutien avec le candidat du Fdr qui serait qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle dont le mieux placé était Soumaïla Cissé. Je n’ai toujours pas compris que ce soutien ait pu faire l’objet de dispute, de discorde ; chacun y est allé de son choix. Pour moi, ma parole est sacrée et je l’ai sacrée. J’ai décidé de prendre du recul au sein de la direction de l’Adéma pour couper court à tout et j’ai constaté effectivement que l’Adéma est allé en alliance durable avec le président de la République.
La situation de notre pays, grave à tous points de vue, laisse de mon point de vue très peu de place à une alliance qui passe à la trappe par l’évocation simple des difficultés. Le pays va très mal, les horizons se bouchent et l’avenir paraît très incertain pour de nombreux Maliens à cause d’une gouvernance qui n’a pas son précédent. J’ai décide ainsi, en voyant que le soutien de l’Adéma est si aveugle, de tourner le dos et de reprendre ma liberté. Étant un militant convaincu, de surcroît, j’ai des choses à faire, je n’ai pas envie de me lancer dans la création d’un parti politique. J’ai opté rejoindre un parti qui partage les convictions qui ont fondé mon engagement politique, humanitaire et social. Pour tout ce qui précède, mon choix s’est porté sur l’Urd, membre du Fdr, de l’opposition et deuxième force politique. En même temps le leader de ce parti fut le porte-étendard de notre plate-forme commune aux dernières présidentielles».
Diango COULIBALY
Source: Le Reporter 2014-11-27 16:23:43