Depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012 qui a failli sonner le glas de la démocratie au Mali,
Cheick Modibo Diarra n’a jamais caché sa volonté de prendre sa revanche sur l’histoire en
tentant de restaurer l’ancien régime du Général Moussa Traoré. Nommé Premier Ministre
de pleins pouvoirs, Cheick Modibo Diarra aurait signé un deal avec Moussa Mara qui
consisterait à passer à la fin de la transition le témoin à la nouvelle génération incarnée
par Moussa Mara. La nouvelle coalition ne serait-elle pas la récidive de la vieille ambition ?
Il y eut une première tentative sous la Transition, contrariée par l’intervention musclée de la
junte militaire de Kati qui a mis un coup d’arrêt aux ambitions du Premier ministre de pleins
pouvoirs, Cheick Modibo Diarra. Depuis, il est à la manœuvre pour restaurer l’ancien régime
et mettre entre parenthèse la démocratie. Aujourd’hui, allié à Moussa Mara, leur
rapprochement, en dépit de la différence d’âge, du parcours politique signifie-t-il qu’ils ont
un projet commun : la restauration du pouvoir de Moussa Traoré ? Leur dénominateur
commun est leur relation avec l’ancien Président Moussa Traoré renversé après vingt-trois
ans de règne mené d’une main de fer. On se rappelle que Cheick Modibo Diarra est le
gendre de l’ancien Président GMT tandis que Moussa Mara serait son homonyme. La
nouvelle coalition qui regroupe le RpDM, le YELEMA et aussi le MODEC est la parfaite
illustration de l’opportunisme politique. Moussa Mara n’a jamais raté une occasion de
fustiger tous ceux qui ont géré ce pays pendant les vingt-cinq dernières années, allusion faite
au Mouvement Démocratique qui a vaincu GMT, même s’il a milité au sein de l’Adéma.
Cheick Modibo Diarra, pendant la Transition, a fait la promotion des anciens dignitaires de
l’UDPM, comme Tiénan Coulibaly nommé ministre, Oumar Kanouté, ancien secrétaire
général de l’UNJM, chef de cabinet à la primature, Idrissa dit Idy Traoré l’un des fils de
Moussa Traoré, conseiller à la Primature, Abraham Doua Sissoko, beau-frère de Moussa
Traoré et dont la tentative de nomination à la tête de la douane a été contrariée, pour ne
citer que ceux-là. Aujourd’hui, avec cette coalition, qui n’est fondée sur aucune base
politique crédible, le plan de la restauration de l’ancien ordre ne serait-il pas en marche ? Les
arguments avancés par Moussa Mara sur le plateau d’Africable, à savoir entre autres
l’intégrité morale, la compétence, l’expérience, la popularité et la capacité à rassembler les
maliens, sont loin d’être la cause de la naissance de cette coalition. La raison se trouve
ailleurs.
En somme, la démocratie malienne acquise de hautes luttes et depuis des lustres par des
hommes et de femmes, au prix de leur vie pour certains, ne saurait être confisquée. Qu’elle
puisse être vilipendée, ou remise en cause par certains, mais elle ne sera jamais
déboulonnée parce que bâtie sur la lutte du peuple malien.
Youssouf