Suspension arbitraire, licenciement abusif et manque de respect envers les
travailleurs. Voilà, entre autres, traitements dont font l’objet aujourd’hui les employés
de l’illustre hôtel Laïco Amitié de Bamako. Et ce n’est pas tout, le maître des lieux
n’a aucun respect envers les plus autorités de notre pays. Il n’hésite pas à dire par
exemple aux travailleurs, «je te fous à la porte, même tu vas voir ATT. C’est nous
qui avons acheté l’hôtel. Je fais ce que je veux, le tout c’est moi ici». Aux dires des
responsables du comité syndical, Karim Metané profère également des injures
grossières à l’intention des travailleurs. A cela s’ajoutent des emprisonnements
gratuits des travailleurs. Selon le Secrétaire général du comité syndical, Mamadou
Lamine Sissoko, le Directeur général n’a aucun égard envers la centrale syndicale
nationale de notre pays qu’il n’hésite pas à traiter de tous les noms d’oiseaux. C’est
fort de tout cela que le Secrétaire général de l’UNTM, Siaka Diakité, a été obligé
d’effectuer, le jeudi 16 février dernier, une visite éclair pour rencontrer le tout puisant
patron de Laïco Amitié, mais rien à faire. Selon nos informations, il n’écoute toujurs
personne et il n’en fait qu’à sa tête. Les travailleurs de Laïco Amitié voient également
une complicité entre leur patron et Aboubacar Traoré, Inspecteur à l’inspection
de travail. Pour preuve, selon Mamadou Lamine Sissoko, il s’est toujours montré
indifférent face à leur problème.
C’est donc très remontés que les travailleurs se sont réunis en assemblée générale
pour exprimer leur colère au patron des lieux. Pour ce faire, ils ont fait une pétition
pour demander son départ. «Le directeur général a montré qu’il ne veut pas voir le
syndicat, qu’il n’a aucun égard pour nous, les employés. Trop c’est trop. Désormais,
non aux suspensions arbitraires, aux insultes grossières, aux licenciements
abusifs», a-t-il déclaré sous un tonnerre d’applaudissement. Les travailleurs de Laïco
Amitié sont donc déterminés à en découdre avec leur boss s’il ne change pas son
comportement envers eux.
Notons que ce problème perdure depuis l’arrivée de Karim Metané à la tête de
la direction de l’hôtel. Depuis, les travailleurs sont laissés à leur sort et ne savent
plus à quel saint se vouer. Du coup, ils n’ont aucun interlocuteur pour résoudre
leur problème. L’Inspection de travail qui est censé constituer un recours légal pour
eux est en train de devenir la source de leur problème. Pourtant, l’hôtel de l’Amitié
est considéré comme celui qui offre le meilleur service de la place. Cela à cause
de l’engouement et la détermination de ses travailleurs. La qualité de ses services
a longtemps fait sa renommée tant au plan national qu’international. Encore une
conséquence fâcheuse de la privatisation sauvage de nos services et entreprises
d’Etat.
Youssouf Diallo
22 Septembre 20/02/2012