« C’est dur et c’est invivable!». Ce cri du cœur d’une habitante de Boulkassombougou démontre le ras le bol des populations face à l’amoncellement des ordures qui fait désormais (ou depuis toujours) partie du décor de plusieurs quartiers de la capitale. A Djelibougou-Doumanzana, c’est le terrain vague jouxtant le marché qui sert de dépotoir d’ordures aux quartiers environnants. Sur une dizaine de mètres, les ordures s’amoncellent, transformant l’endroit en un véritable laboratoire de bouillon de culture de maladies. Ici et là, les détritus ont colonisé les lieux, les mouches par essaims s’adonnent à un véritable festin. Même une «dibiterie» siège à coté, l’air de rien. Un passant rencontré sur les lieux confie: «qu’est ce que vous voulez qu’on y fasse? On ne peut pas empêcher les populations de venir déverser leurs ordures sur le terrain. «Certes, le spectre des inondations hante le sommeil des populations depuis que le ciel a commencé à ouvrir ses vannes. Mais à coté de cela, les Maliens sont encore confrontés à l’épineux problème de l’insalubrité, surtout en cette période d’hivernage.
L’avènement de ce dernier est un véritable casse-tête pour les ménages maliens quant à l’évacuation des ordures. Les rues, avenues et aitres terrains vagues sont souvent transformés en dépotoirs d’ordures à ciel ouvert, dès que les charretiers chargés de la collecte viennent à manquer un jour ou deux. Au grand dam des populations attenantes à ces lieux. Au terrain situé près de l’école de Boulkassoumbougou où jouent les enfants (surtout pendant les vacances), les passants semblent faire fi de cette situation. Même décor à Sangarébougou « pont da», où, depuis plusieurs semaines, un grand tas d’ordures infeste l’environnement des riverains, les privant ainsi de respirer un air pur.
«Ça sent mauvais et on est fatigué de cette situation. Toute personne ayant son trop plein d’ordures vient nous le déposer devant l’entrée de nos maisons, et, nos enfants, en période de vacances ne sont pas à l’abri des maladies, surtout durant l’hivernage», dénonce Mamou Sidibé, une habitante du quartier. Les populations sont unanimes à dénoncer cette situation. «Ce sont les autorités, en l’occurrence la municipalité qui est interpellée, parce qu’elle a la prérogative de ramasser les ordures de manière régulière et, dès fois, on comprend les populations qui ne peuvent plus cohabiter avec ces ordures dans leurs maisons».
Madiassa Kaba Diakité
Le Républicain 04/08/2011