La différence entre parler et médire est que lorsqu’on parle d’une autre personne, il faut essayer de la comprendre sans nuire à son bien-être et à sa réputation. Si la personne dont on parle interrompait soudainement la discussion, on ressentirait une grande gêne.
Les gens font du commérage pour diverse raisons. Bien souvent les personnes qui le font agissent sans penser aux effets négatifs, que leurs propos peuvent avoir sur la ou les personnes visées, leur milieu de travail ou la communauté. Le commérage peut avoir des répercussions négatives sur les personnes. La participation au commérage comme écouteur peut s’avérer tout aussi préjudiciable, car les personnes qui écoutent les commérages peuvent, accidentellement se trouver mêlées à la situation.
Pour Mme Traoré Aminata, le commérage est une pratique qui doit être abolie dans notre société.
Elle raconte : « Ceux qui campent devant des magasins, des rues ou dans les grins scannent les passants et médisent d’eux. Les femmes, une fois les tâches domestiques achevées, se tournent vers leur occupation favorite : le commérage. Puisque ça suppose des heures et des heures de médisances. Ce phénomène est plus rependu chez les femmes, dans les mariages, sur la route du marché, dans les salons de coiffure, souvent dans les funérailles… Il est évident qu’elles aiment dire ‘unetelle a fait ci, unetelle a fait ça, tu n’a pas vu l’habit de celle la… Et aussi certaines femmes se mêlent beaucoup de l’histoire des autres et jouent les fourbes… Les temps ont changé. Les hommes sont un tout petit peu contaminés aussi.
Maintenant là où tu passes tu entends même certains hommes médire. Et même dans les mosquées, ils ne parlent que de ce qui se passe chez les autres. Le commérage ou le bavardage c’est comme on veut, fut longtemps essentiellement pratiqué par les femmes… mais compte tenu de la gente masculine, on voit effectivement de plus en plus de mâles jacasser comme des pies. Il faut savoir tenir sa langue et ne pas aller raconter l’histoire des gens ».
Pour cette femme, c’est le fléau qui paralyse notre société. On a toujours peur de mal faire en public ou de ne faire dans les normes…
Un prêcheur rappelle que le messager d’Allah, le prophète Muhammad (paix et salut sur lui) a dit : « Il ne sera point admis de commère au Paradis ». « Le rapporteur n’entrera pas au Paradis. Le musulman doit se garder de penser ou de dire du mal de son frère absent. Il doit également éviter que les commérages le poussent ou l’incitent à espionner autrui ou à faire des recherches pour s’assurer de leur véracité. Il doit refuser de commettre lui-même l’acte qu’il interdit au colporteur, par respect pour sa propre personne. Autrement dit, il doit s’élever au-delà de la réplique qui l’entraînera lui-même au niveau de la commère. Il faut donc éviter de commettre soi-même l’acte qu’on interdit à autrui ».
Kadidiatou Djiré