Et l’Etat étant investi de la mission de protection des citoyens, le peuple a besoin d’une explication claire et limpide de la part des hautes autorités, en lieu et place du silence assourdissant, comme c’est le cas aujourd’hui. On n’est pas au stade du 28 septembre où l’armée a dégainé contre ses populations qui manifestaient sa désapprobation face à un pouvoir. Au stade Modibo Kéita en revanche, jusqu’à la preuve du contraire, le public présent n’avait qu’une motivation religieuse. A moins qu’on ne nous cache ce qui s’est réellement passé entre le départ du stade du leader religieux et le drame.
Pendant que l’on scrute les mouvements au sommet, cherchant la moindre réaction, c’est une histoire d’évasion du terroriste au pétard mouillé qui est servie. Bachir Simoun, l’auteur de l’attentat contre l’ambassade de France à Bamako en janvier dernier, en cavale depuis lundi, de source officielle, aurait été repris ce mercredi à Gao. Suivi de limogeage du DG de la Sécurité d’Etat.
Ce limogeage donne lieu à polémique aujourd’hui, à cause d’accointances et de non-dits qui lui sont inhérents. Notre confrère ‘’Nouvel Horizon’’ dans sa parution du 3 mars 2011 ne cache pas son doute et se pose la question « de savoir si cette évasion est la vraie cause du limogeage du Colonel Coulibaly ». Selon ce confrère, le Colonel Coulibaly trainerait des « dossiers embarrassants et était déjà sur le départ avant même cette affaire de Senoun Béchir. Alors que s’est-il réellement passé entre mardi et mercredi, entre l’évasion annoncée du terroriste et son interception à Gao vers 17 heures, mercredi 2 mars 2011 ? La vérité a-t-elle été dite dans cette affaire ? », s’est interrogé le quotidien Nouvel Horizon. « Aussi les chances de s’évader nous paraissaient-elles très minces, voire inexistantes pour une seule personne enfermée entre quatre murs et sans complices à l’extérieur … », a poursuivi le journal.
Si le Colonel Major Mami Coulibaly a été limogé pour le punir de l’évasion de Bachir Simoun, quelle sanction faudra t-il au ministre de la sécurité intérieure et de la Protection civile après l’hécatombe du stade? Par ailleurs, dans un mouvement de gouverneurs, celui de Bamako est éloigné du district. Est-ce pour ne pas avoir à parler de l’histoire du stade ? Relevé à Bamako, Ibrahim Féfé Koné est muté à Sikasso. Faut-il chercher la motivation réelle de tous ces actes dans l’hécatombe du Maouloud ? Le peuple a-t-il été sainement informé sur toutes ces affaires, qu’il s’agisse du Maouloud ou de l’évasion du terroriste tunisien ?
B. Daou
Le National 04/03/2011