L’hôte a, en son nom et au nom des membres de sa délégation, dit qu’ils sont honorés d’avoir été invités à l’ouverture de cette session budgétaire. Il s’est axé sur le jeu démocratique malien d’abord. Selon lui, cela est atypique dans la sous région, car efficace pour garantir la stabilité de ses institutions et la conduite de son développement. « C’est un système de multipartisme intégral dans lequel on peut élire et réélire un candidat indépendant à la présidence de la République; un système semi présidentiel dont la majorité parlementaire est constituée de députés de grands partis politiques réunis librement autour d’un programme, mais sans que les appétits des forces partisanes à l’Assemblée ne débouchent sur des tiraillements de positionnement et ne conduisent par conséquent à l’instabilité.
Connaissant l’exemple de mon pays dans ce domaine, je suis sincèrement admiratif. L’exemple malien est à cet égard un cas d’école», a fait savoir Hama Amadou. Le cas malien, a-t-il poursuivi, doit amener les classes politiques des pays membres de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) à méditer, si la stabilité de nos républiques nous préoccupe dans le respect d’un jeu démocratique sincère à travers des élections libres et transparentes. Presque vingt ans, le Mali vit dans une stabilité politique et démocratique parfaite et d’une remarquable solidité. « Cette stabilité a permis au pays de connaître des progrès économiques et sociaux d’une incontestable visibilité», a déclaré Hama Amadou. Au même moment, au Niger, a-t-il dit : « on a instauré un système démocratique d’une grande vitalité. On l’a enraciné et on a même réussi à donner une opinion politique à chaque citoyen du pays. On a inventé des règles et des procédures exemplaires, pour en faire une référence. Malheureusement, ces vingt ans de démocratie, active et réelle, ont été marqués par l’avènement de six chefs d’Etat contre deux au Mali.»
Les élections de 2012 s’invitent dans l’intervention
Hama Amadou a donné aussi son avis sur les élections de 2012 que notre pays s’apprête à organiser. «Vous vous préparez à retourner aux urnes. Cependant, en venant au Mali, nous n’y trouvons ni agitations, ni vitupérations incendiaires qu’on entend ordinairement dans nos pays à la veille des consultations générales. Tout se passe dans la tranquillité, nous n’entendons ni menaces proférées à l’encontre d’adversaires, ni déclaration enfiévrées contre les favoris du pouvoir. C’est comme ça qu’on souhaite que se déroulent les périodes pré et post électorales dans notre sous région ouest africaine ».
Et de poursuivre : « la première alternance a été réussie. Elle a permis une constructive continuité dans les actions de développement économique et social. La seconde alternance qui s’annonce mérite de s’inscrire dans la même voie, c’est-à-dire, poursuivre dans la continuité les œuvres positives commencés par les présidents Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré, en évitant les remises en cause dont la fâcheuses conséquence seraient de dénaturer les succès précédemment obtenus »
Hadama B. Fofana
Le Républicain 04/10/2011