Est-ce que les mauritaniens ont outrepassé ce que le Mali a autorisé ? Le gouvernement doit nous dire jusqu’où il s’est engagé avec la Mauritanie contre Aqmi. L’autre question reste de savoir si le Mali a les mêmes droits sur le territoire mauritanien.
Que pensez-vous du débat actuel sur le choix d’un fichier électoral tiré du RACE ou du RAVEC ?
Le parti CODEM, à l’instar du regroupement des partis unis pour la République (PUR), composé de 18 partis politiques, dont il est membre, a opté pour un fichier tiré du RAVEC, parce que tout simplement le constat a été fait par le Président de la République, le gouvernement et les partis politiques que le fichier issu du RACE n’était pas bon. Donc, notre choix se justifie par le fait que nous voulons éviter toutes les formes de contestations des résultats des élections. Mais, pour nous, le plus important c’est d’arriver à organiser des élections propres, crédibles et transparentes, sur la base d’un fichier consensuel.
Quelle appréciation faites-vous des reformes constitutionnelle annoncées ?
Les reformes sont une très bonne chose parce que souhaitée par toute la classe politique. Mais, le problème c’est la maîtrise du temps. Est-ce qu’on peut faire les reformes dans un délai raisonnable et avoir le temps de bien organiser les élections présidentielles et législatives en 2012 ? Le gouvernement qui a en charge la responsabilité de la bonne organisation des élections et qui est aussi à la base des reformes est la seule institution qui peut répondre à cette question. Mais, nombreux sont les Maliens qui pensent qu’il n’est pas possible de bien faire en même temps les reformes que les élections. Mais, c’est au gouvernement de juger.
Quelle est votre lecture du contexte politique et social actuel du pays ?
Tous les Maliens ont besoin de changement aujourd’hui, après avoir été géré par les mêmes personnes depuis 20 ans. Ils ont beau changé de partis politiques, le peuple malien ne fait plus confiance aux acteurs politiques de 1991 à aujourd’hui. Il aspire à un changement d’acteurs et reste confronté à la manière avec laquelle ce changement doit se faire, quand on sait que ces acteurs là sont riches et contrôlent tous les leviers de l’Etat. Le peuple est résigné, impuissant, mais il reste conscient que la génération de 1991 à nos jours s’est disqualifié. Elle a eu 20 ans pour gérer le pays et nous ne pouvons pas lui donner 10 nouvelles années. Aujourd’hui, il est clair que le plus grand mal du Mali est la corruption. Il se trouve que nombreux sont les acteurs de la scène politique qui ont contribué au délitement de l’Etat, d’où l’absence d’une réelle volonté de lutter contre la corruption. Et seul un véritable changement pourra résoudre le problème.
Assane Koné
Le Républicain 01/07/2011