Suite aux nombreux dérapages constatés dans le comportement vestimentaire de certaines jeunes filles, certains parents ont souhaité que le gouvernement prenne une décision visant à contrecarrer cette indécence. Cette proposition ne fait pas l’unanimité des jeunes, étudiantes surtout, qui ne cessent de dire leurs ras-le-bol sur les réseaux sociaux, dans les quartiers de Bamako et sur les campus.
« Franchement, y en a marre ! Nous sommes en démocratie. Des parents trouvent du temps dans leur emploi de temps surchargé pour discuter d’une loi sanctionnant les filles qui portent les mini-jupes et cela n’indigne personne », martèle une étudiante à la Faculté du droit privé de Bamako.
Pour cette étudiante, il y a plus urgent à faire pour les jeunes que de chercher à prendre des décisions qui relèvent totalement de la futilité. Elle s’adresse aux membres du gouvernement, auteurs de cette décision en ces termes : « Comme vous avez tellement de temps à perdre, faites un tour dans nos amphithéâtres pour constater qu’on manque d’éclairage ; faites un tour dans nos bibliothèques pour voir combien elles sont pauvres ; faites un tour dans nos écoles pour constater qu’on manque cruellement de matériels pour mettre en pratique nos enseignements. Où mieux encore faites un tour dans les rues de nos villes vous y trouverez des chômeurs partout à prendre du thé ».
L’interdiction devrait porter, entre autres, sur les jupettes laissant les cuisses dehors, les chemisettes arrivant à peine au nombril exposant le bas-ventre et les pantalons mettant en relief le postérieur. Le tout dans une transparence totale affichant les parties intimes du corps. Des accoutrements qui, on peut le dire, relèvent de l’atteinte à la pudeur.
Mais, de nos jours c’est le style d’habillement de bon nombre de jeunes filles. Ceci explique pourquoi elles ne manquent pas de mots pour exprimer leur indignation. « Hum ! Comme ça chauffe ici au Mali en ce moment, tu portes les mini-jupes et les ‘sous-fesses’ pour te rendre plus belle devant un homme ou un jeune, mais on s’en moque de toi, même en boîte de nuit, les jeunes ne te veulent plus. Et maintenant, on fait comment avec tous nos stocks de la maison. On les jette ? », s’interroge une étudiante à la Fast.
Certes, certains diront que l’habit ne fait pas le moine. Mais, il reste incontestable que le moine est habillé et que c’est d’abord par l’habit qu’on le reconnaît. En effet, ce comportement vestimentaire devient de plus en plus un phénomène grave favorisant la dépravation des mœurs.
De plus en plus les jeunes manquent de repères dans notre société fortement attachée à nos coutumes et religions.
Pour sa part, Seydou Diarra étudiant en 3e de médecine, assure qu’il est nécessaire de revoir sous un autre angle cette nouvelle habitude vestimentaire. Et de poursuivre que les filles sont laissées à elles-mêmes sans aucun respect des coutumes et valeurs traditionnelles.
Pour Moussa Sidibé ces tenues « sexy » constituent une honte pour la patrie et une violation des principes religieux.
Adama Diabaté