De hauts responsables de l’ancien parti au pouvoir sont en prison pour des faits présumés de détournement, d’enrichissement illicite et de corruption.
Les derniers à être déférés derrière les barreaux sont l’ancien Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana et Mohamed Diané, puissant ministre de la Défense sous Alpha Condé.
Récemment investi à la tête du Rassemblement du peuple de Guinée, Ibrahima Kassory Fofana et certains membres de l’ancien gouvernement, sont accusés de détournement, d’enrichissement illicite et de corruption.
Ces arrestations se font alors que le gouvernement vient de créer un cadre de concertation des forces vives de la nation.
Au terme d’une réunion extraordinaire tenue ce jeudi, au siège du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), les responsables de l’ancien parti au pouvoir, ont réagi à l’arrestation de l’ex-Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana et de plusieurs autres anciens ministres.
Dans une déclaration faite à la presse, la directrice de communication du RPG Arc-en-ciel, dénonce la politisation de la procédure.
» Le RPG Arc-en-ciel et alliés exigent le respect de la présomption d’innocence et la dépolitisation de la procédure en cours. Envisagent de suspendre leur participation aux assises nationales. Rappellent la nécessité de designer un médiateur international dans la crise guinéenne. Invitent les responsables de nos structures sur l’ensemble du territoire national à instaurer les comités de veille conformément à la procédure habituelle « , dit Domani Dore qui exige le respect du principe de présomption d’innocence.Ces arrestations se déroulent au moment où le gouvernement de transition vient de mettre en place un cadre de concertation des acteurs sociaux politiques du pays.
Des concertations qui pourraient cependant se heurter à la résistance des partis politiques selon des analystes.
Alpha Mamadou Diallo, analyste, invite la classe politique à dissocier les questions de malversations financières des activités politiques. Selon lui, l’Etat doit mener ces procédures judiciaires dans les règles de l’art.
« C’est vrai qu’il est très difficile de démarquer quand une personne occupe la tête d’un parti comme monsieur Kassory, il est difficile de dissocier la politique des audits. Mais c’est le courage qu’il faut pour le faire. Il faut que la Crief agisse sans influence de sorte que ceux qui sont arrêtés, peuvent bénéficier d’un processus équitable. Mon inquiétude est beaucoup plus au niveau de la garantie qu’on leur donne par ce qu’il ne faut pas tomber sur les gens « , estime l’analyste.D’autres anciens fonctionnaires de l’Etat étaient encore ce jeudi devant la direction d’investigation de la gendarmerie nationale.
Parmi eux, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara.
Le procès d’Ibrahima Kassory Fofana et d’autres cadres arrêtés, s’ouvre lundi prochain devant la Cour de répression des infractions économiques et financières, la Crief, une juridiction mise en place par les militaires pour lutter contre les crimes économiques.
Bangaly Condé
Source: DW.COM