Toujours pas de compromis entre la CMA et la Plateforme, suite aux récentes tensions à Kidal. Réunis à Bamako depuis vendredi, les responsables des deux mouvements n’ont pas pu harmoniser leurs positions pour un cessez-le-feu entre le Gatia et le HCUA.
Les deux groupes signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation se sont violemment affrontés ces dernières semaines à Kidal autour de divergences sur « la gestion administrative et militaire de Kidal ».
En attendant de parvenir à une entente, les responsables des deux mouvements se montrent peu bavards et s’abstiennent de tout commentaire aux médias. Cela n’empêche pas cependant certains d’afficher leur optimisme. Pour le chef de la délégation de la CMA, Ibrahim Ould Sidaty, « les discussions sont sur une bonne voie », sans autre précision.
Du côté de la Plateforme, on interpelle la communauté internationale « face à ses responsabilités ».
Le Haut représentant du chef de l’Etat pour la mise en œuvre de l’accord avait rencontré vendredi les différentes parties sur les aspects liés à l’accord. La question de Kidal était l’un des sujets majeurs de ces discussions. Les rencontres se sont poursuivies le week-end, sans parvenir, à ce stade, à un compromis entre les parties.
Il y a encore quelques jours, des affrontements ont opposé les combattants du Gatia à ceux du HCUA à Kidal. Les deux groupes, respectivement membres de la Plateforme et de la CMA, se disputent la gestion administrative et militaire de Kidal.
Ces affrontements interviennent alors que la mise en place du Mécanisme opérationnel de coordination (Moc) était prévue ce 15 août. Celle-ci devrait précéder l’installation des autorités intérimaires. Pour certains observateurs, les événements de Kidal vont sans doute impacter ce calendrier.
Alors que les discussions se poursuivent à Bamako, à Kidal la population vit dans la crainte de nouveaux affrontements. Les habitants s’impatientent et interpellent les responsables des groupes armés pour parvenir à « un compromis rapide et durable ». Selon eux, « la population civile demeure la première victime de ces affrontements » :
La réaction d’un habitant de Kidal, joint par Intalla Ag Bilal : « L’appel qu’on a à lancer c’est d’inviter les parties à trouver une solution à la crise. Car elle a beaucoup duré, elle impacte l’économie locale, le secteur de l’éducation qui n’arrive pas à démarrer, les services sociaux de base de façon générale, l’eau et l’énergie manquent à la ville. Donc notre souhait est que vraiment ces pourparlers reprennent et que les protagonistes arrivent à une issue favorable et très rapidement. C’est vraiment notre vœu le plus ardent et cela au plus grand bénéfice de nos populations ».
Avec Tamani