Le Sommet du G20, c’est-à-dire la rencontre des 20 pays les plus puissants (économiquement et militairement) au monde, vient de s’achever à Saint Petersburg en Russie, sans aucun accord, même à minima, entre les partisans d’une intervention militaire en Syrie et ceux qui s’y opposent sans un mandat du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Comme il est de coutume en pareille circonstance, la guerre de l’information fait également rage entre les protagonistes.
Ayant initialement à l’ordre du jour les questions économiques (la crise financière internationale et la croissance économique) ces sujets ont été finalement relégués au second plan. Actualité aidant, la crise syrienne s’est invitée aux débats et a fini par s’imposée au volet économique. Les va-t-en-guerre, constitués essentiellement des USA et de la France, ne sont visiblement pas parvenus à faire rallier à « leur cause » d’autres pays importants à l’exception de la Turquie et dans une moindre mesure la Suède.
Sur ce terrain, ce sont les opposants à une intervention étrangère, surtout occidentale sans mandat des Nations Unies qui ont vu leur position partagée par des voix non des moindres, notamment le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, le Canada, l’Italie et surtout la première puissance économique européenne, l’Allemagne de la Chancelière Angela Merkel. Une autre voix importante s’est jointe à celles de ceux qui optent plutôt pour un règlement politique de cette guerre civile qui ravage la Syrie depuis 2 ans avec plus de 110 000 morts (majoritairement composés de civiles) c’est le Président de l’Union Européenne, le Belge Herman Van Rompoy.
A part donc la signature d’un contrat gazier entre la Chine et la Russie, aucune autre annonce d’envergure n’a été faite à l’issue de ce Sommet qui avait suscité beaucoup d’espoir quant à un rapprochement des différentes positions sur la crise syrienne. Mais hélas ! Le Sommet n’a servi qu’à approfondir la division entre les Russes et les Américains malgré les 20 minutes de tête-à-tête entre Barack Obama et son homologue Russe, Vladimir Poutine. Cependant, ils seraient convenus de « garder le contact sur le sujet ». Pendant ce temps malheureusement chaque camp renforce son dispositif militaire dans la région. C’est ainsi, qu’en marge du Sommet, les USA ont fait part d’une éventuelle utilisation de bombardement aérien à partir d’avions de combats. Quant à la Russie, elle a mis en route son plus grand navire de débarquement vers les côtes syriennes tout en promettant « d’aider la Syrie en cas d’attaque contre son territoire ». Cette information donnée par Vladimir Poutine lors de la traditionnelle conférence de presse de clôture du Sommet, a été reprise par les médias des 2 tendances, notamment les sites Internet de RFI et La Voix de la Russie. A ce niveau également la guerre des médias fait rage. Pour preuve, voilà comment de part et d’autre cette annonce russe a été répercutée par les principaux supports médiatiques de 2 camps : RFI « En cas d’intervention militaire en Syrie, la Russie en restera à son soutien actuel au régime de Damas, déclare Vladimir Poutine ». La Voix de la Russie « La Russie va apporter son aide à la Syrie en cas de frappes militaires extérieures, a indiqué le président russe, Vladimir Poutine ».
A chacun d’apprécier comment la formulation peut impacter le fond d’une information.
Bréhima Sidibé