Dans une présentation de l’architecture de la paix et de la sécurité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), le représentant spécial de l’organisation au Mali, Cheaka Abdou Touré, a expliqué hier au Conseil économique social et culturel du Mali (CESC) que la création et l’objectif du mécanisme de l’architecture de la sécurité et de la paix dans l’espace de la Cédéao reposent sur le mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité ; la structure de gouvernance et le processus de mise en œuvre du mécanisme. Le représentant spécial de la Cédéao au Mali qui intervenait dans le cadre de la semaine de l’information sur l’architecture de la paix et de la sécurité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), a rappelé que la mise en œuvre du mécanisme est suscitée par l’agression ou de conflit armé dans un état membre ou de menace d’un tel conflit, en cas de conflit entre deux ou plusieurs Etats membres, de conflit interne, de violation grave et massive de droit de l’homme et en cas de renversement ou de tentative de renversement d’un gouvernement démocratique.
L’ingratitude du Mali critiquée
Il a quand même tenu à revenir sur l’intervention de la France au Mali qui a permis la victoire sur les djihadistes. Cheaka Abdou Touré a vivement réclamé « une victoire de la Cédéao totalement ignorée par le peuple malien qui croit que France est la seule libératrice du Mali à travers son opération serval ». « La communauté internationale n’avait pas intention de faire la guerre au Mali et même une intervention de la Cédéao avait été interdite au nord du pays, mais seulement au sud pour sécuriser les institutions. C’est suite à plusieurs réunions du conseil de sécurité à la demande de la Cédéao que le conseil a décidé de nous soutenir, mais pas militairement. Pour obtenir l’accord d’intervention de la France, le président Alassane Ouattara a négocié entre le 8 et 9 janvier avec le président Hollande qui a finalement accepté uniquement une intervention aérienne. Donc, quand les djihadistes ont attaqué le 9, la France était déjà prête à intervenir surtout grâce à l’insistance de la Cédéao. Aujourd’hui, cet effort de la Cédéao est ignoré, même par la France ainsi que le peuple malien », s’est indigné M. Touré.
Il a rajouté que « si la France est intervenue avec six avions de combat, la Cédéao à travers quatre avions du Nigéria, a participé à la libération des régions Nord du Mali. Le cas malien a permis à la Cédéao de tirer des leçons ». M Touré de conclure que « les Africains ne doivent compter d’abord que sur eux-mêmes, mais à travers la solidarité agissante et la mutualisation des moyens. Il est aussi nécessaire de savoir les parts de responsabilité entre l’ONU, l’Union africaine et les organisations économiques régionales en matière de gestion de la paix et de la sécurité, etc ».
Maliki Diallo
Source: L’Indicateur Du Renouveau 13:13:17 2014-08-15