La configuration des forces en présence dans cette localité pourrait connaître, dans les jours à venir, un tournant majeur avec le regroupement de six mouvements politico-militaires d’autodéfense au sein d’un Front unifié, dénommé « Forces patriotiques de résistance ». L’objectif affiché par ces patriotes qui sont pour l’essentiel des leaders et d’anciens miliciens de la région de Gao est de reconquérir par les armes les 2/3 du territoire malien illégalement occupés par les islamistes.
Un embryon de résistance armée est donc en train de pousser au Mali, signe sans doute de la lassitude des populations face à l’immobilisme observé, ces derniers temps, dans la résolution de la crise qui secoue le pays. Les habitants du Nord-est ont peut-être aussi voulu, par cet acte patriotique, donner plus de relief à leur désaveu de l’occupation islamiste et susciter chez l’armée et le pouvoir de Bamako un sursaut national.
Ce pied de nez que les civils viennent d’adresser aux militaires en marchant sur leurs platebandes réussira-t-il enfin à réveiller l’orgueil et la conscience des bérets verts maliens, pour qu’ils se rendent enfin compte que le temps de l’action est arrivé ?
Il n’y a en tout cas pas de fortes chances que le capitaine Sanogo et ses camarades qui lui sont restés fidèles, qui détiennent la réalité du pouvoir au Mali et qu’on voudrait voir blessés dans leur amour-propre à présent que des civils essayent de jouer leur rôle à leur place, réagissent d’eux-mêmes.
Même la destruction des mausolées et les graves violations des droits de l’Homme perpétrées par les barbares du Nord n’ont pas réussi à émouvoir ceux qui ont pourtant pris le pouvoir pour restaurer l’intégrité du territoire.
L’Indicateur du Renouveau