Grogne à la Fédération des exploitants forestiers La circulaire de la discorde du Directeur des Eaux et Forêts, Biramou Sisssoko

Le bras de fer entre les exploitants forestiers et la Direction nationale des Eaux et Forêts se poursuit de plus belle. En toile de fond, la lettre circulaire N°254/MEADD-DNEF, portant instruction relative à l’exploitation et de la circulation du bois d’œuvre et du bois de service du domaine forestier de l’Etat.

Cette circulaire, signée du Directeur National des Eaux et Forêts, l’Inspecteur Général Biramou Sissoko, ordonne d’«arrêter l’exploitation du bois d’œuvre et du bois de service dans tous les massifs forestiers sans plan d’aménagement approuvé par les autorités compétentes, conformément aux dispositions des articles 32 et 33 de loi N°10-28 du 12 juillet 2010».

Pour manifester son ras-le bol, le tout nouveau Bureau de la Fédération, mis en place après la destitution de l’ancienne équipe pilotée par Cheickna Sylla, a animé le samedi 28 mai 2016, au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba, un grand meeting, suivi d’un entretien avec la presse, sur le thème: «L’état actuel de la situation avec les services techniques des Eaux et Forêts».

Très vite la rencontre, qui a mobilisé les militants de la Fédération venus d’un peu partout à travers le pays, Koutiala, Kolokani, Bougouni, Sikasso, Nara, Yanfolila, Fana, Kita et des 6 Communes de Bamako, entre autres, a tourné en un procès des agents véreux des Eaux et Forêts.

Sans exception, tous les intervenants ont décrié les abus dont les exploitants forestiers font l’objet de la part de ces agents. Pour sa part, le Président du nouveau bureau de la Fédération, mis en place pour une période intérimaire de 3 mois, Moussa Koné, a demandé le retrait pur et simple de la circulaire, estimant qu’elle ne visait ni plus ni moins qu’à créer une sorte de division au sein de la Fédération et à interdire, in fine, ses activités.
«La cause que nous menons est noble. C’est un combat qui concerne tout le monde et nous demandons au Gouvernement de faire marche arrière. Si cette circulaire n’est pas retirée, à la prochaine grève, aucun morceau de charbon ou de bois de chauffe ne sera vu sur le territoire malien» a déclaré Moussa Koné.

En claie, après la première grève qui a secoué Bamako, une autre se profile à l’horizon. Et, par ces temps de vaches maigres pour de nombreuses familles, une nouvelle pénurie de charbon et bois ne fera qu’augmenter le coût du panier de la ménagère. Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable est donc interpellé pour juguler la crise qui s’annonce.

Yaya Samaké