Grins de femmes : Voyage dans un univers inconnu

Ce phénomène qui a paru pendant longtemps n’être propre qu’aux hommes semble depuis quelques années attirer la gent féminine bamakoise.

Il n’est pas rare de voir à Bamako des attroupements de femmes dans les coins  de rues, devant les salons de coiffure devant des maisons des différents quartiers de la capitale sirotant du thé et parlant entre elles de trucs de femmes tels que la beauté , les hommes , l’argent et surtout des potins de stars.

Les grins de femmes sont toujours composés de deux catégories de membres à savoir. Les régulières qui y vont 7 jours sur 7, menées généralement par une femme souvent plus âgée que les  autres considérée comme une matriarche de qui émanent toutes les décisions importantes. Ensuite  les passagères qui y vont de temps en temps pour se distraire et tuer le temps.

En y faisant un tour et en interrogeant quelques unes de ces femmes qui les fréquentent, on se rend compte que les grins sont des endroits hors du commun. Car là-bas, elles ont plus de liberté pour parler de leurs problèmes et de leurs souhaits.

Selon Mlle Nandy Diallo, ces problèmes qui sont en général dus aux hommes et à l’argent n’ont leurs solutions que dans les grins car soit on y trouve quelqu’un qui a déjà vécu la même situation, ou quelqu’un qui peut aider à la résoudre et de très bons conseils qui  permettent d’y voir plus clair.

Pour Hawa Traoré, les grins sont des endroits très instructifs car on apprend avec les ainées les astuces de séductions des hommes, les meilleurs atouts féminins pour rendre son homme plus docile et surtout les meilleures manières pour qu’il n’aille pas voir ailleurs.

Mais selon certaines qui ne voient pas d’un très bon œil les grins de femmes, telle que Mme Coulibaly Habi, les grins sont appréciés par les femmes car là-bas, elles peuvent donner rendez-vous plus librement à leurs copains, fréquenter les hommes mariés sans trop de danger, tromper leurs copains ou maris avec de meilleures alibis.

Trouver un endroit de distraction est une bonne chose car causer là peut aider à  oublier ses problèmes et à voir plus claire. Mais, l’ambiance appelle aussi à la prudence. Ne l’oublions pas.

ADIARATOU SANGARE

Le Républicain 13/07/2011