GREVES A REPETITION: Et si le gouvernement revoit sa stratégie de dialogue

En l’absence de dialogue permanent, le gouvernement peine à faire fléchir les syndicats. C’est le triste constat avec la multiplication des grèves.
Depuis le début du second mandat du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, les grèves se succèdent causant des manques à gagner pour l’Etat. Pour une bonne gestion des crises sociales, le gouvernement doit revoir sa stratégie de dialogue qui a consisté, jusqu’ici, à laisser la situation se détériorer avant d’engager d’hypothétiques négociations avec les syndicats.
Des magistrats à l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), en passant par les enseignants, les grèves s’enchaînent depuis le début du second mandat d’IBK à la tête du Mali. Mais à chaque fois, la stratégie de dialogue du gouvernement semble être de laisser la situation se détériorer avant d’engager d’hypothétiques négociations avec les syndicats. Le dernier cas en date est celui de l’union nationale des travailleurs du Mali (UNTM). Selon Yacouba Katilé, secrétaire général de l’UNTM, c’est dix huit jours après le dépôt de leur préavis de grève que le gouvernement a ouvert les discussions, c’est-à-dire à moins de 48h avant le début de la grève de 72h qui a commencé depuis hier mercredi. Même s’il est impossible pour le gouvernement d’éviter toutes les grèves dans le pays, sa stratégie concernant la gestion des grèves ne fait que causer des manques à gagner pour l’Etat et nuire à son propre image. Il est évident que la
conférence sociale prévue pour le 19 janvier 2019, sur laquelle le gouvernement fonde tous ses espoirs, ne pourra pas résoudre tous les problèmes sociaux du Mali.
Pour une bonne gestion des crises sociales, le gouvernement ne doit-il pas revoir sa stratégie de dialogue ? Pour nombreux d’observateurs, il faut plus le bras de fer afin de gérer la confiance les acteurs sociaux.  Quelles que soient la situation financière du pays et les revendications des syndicats, le gouvernement se doit de privilégier à temps des rencontres en vue de déclencher des véritables discussions.
Ce qui permettra, à coup sûr, d’éviter certaines grèves. Pourtant, la méthode en cours ressemble plus à un dialogue de sourds.

Abdrahamane Diamouténé