Apres avoir observé une grève de 3 jours du 18 au 20 novembre 2020 et une grève de 5 jours du 14 au 18 décembre 2020 sur toute l’étendue du territoire national, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), la première et la plus grande centrale syndicale menace d’observer une autre grève si les négociations échouent avec la partie gouvernementale.
L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a achevé vendredi dernier sa grève de cinq jours entamée le 14 décembre. Cependant, la principale centrale syndicale du Mali n’a pas déposé un nouveau préavis, en raison de l’ouverture des négociations avec le gouvernement. «Le bureau exécutif vient par la présente vous informer de la reprise des négociations ce vendredi 18 décembre avec le gouvernement», a indiqué la centrale syndicale dans une lettre circulaire adressée aux syndicats membres.
«En raison d’un conseil des ministres extraordinaire, les négociations ont été suspendues quelques heures après et reprendront le lundi 21 décembre», a-t-elle précisé. Les négociations entre l’UNTM et le gouvernement avaient débuté le 9 décembre, mais ont été suspendues, suite au retrait des syndicalistes protestant contre des critiques formulées sur leur grève par le président Bah N’Daw lors d’un déplacement en Côte d’Ivoire.
Depuis plusieurs semaines les travailleurs maliens réunis au sein de l’UNTM observent des mouvements de grève périodiques pour appuyer leurs revendications. Celles-ci concernent, entre autres, le règlement de la situation des travailleurs, l’harmonisation des grilles salariales des agents de l’État, l’octroi de primes et indemnités.
Même si elle n’a pas encore déposé un nouveau préavis, la centrale syndicale menace d’observer une autre grève si les négociations échouent avec la partie gouvernementale. «Tout dépend de ce qui va être comme avancée dans le dossier avec la partie gouvernementale. Si nos revendications ne sont pas satisfaites, on ira en grève encore; il n’y a pas de doute», a averti, Moustapha Guittèye, secrétaire aux revendications de l’UNTM, dans «Le Républicain» du lundi 21 décembre 2020.
«La grève a été largement suivie. On a paralysé tous les secteurs vitaux. Tout dépend de ce qui va être comme avancée dans le dossier avec la partie gouvernementale. Si nos revendications ne sont pas satisfaites, on ira en grève encore, il n’y a pas de doute. Nous maintenons le cap, nous avons confiance dans nos capacités de mobilisation», s’est-il réjoui.
Les différentes grèves ont notamment affecté des secteurs stratégiques comme ceux de l’éducation, de la santé, des banques et des régies financières. Selon des analyses de certains économistes maliens relayées par des médias locaux, ce sont plusieurs centaines de millions de dollars que le Mali a perdus au cours des différentes grèves. «L’Etat avait déjà un manque à gagner d’environ 500 milliards FCFA en juin 2020… Maintenant avec la grève de 5 jours de l’UNTM, le manque à gagner pour l’économie malienne pourrait se situer à 150 milliards de F CFA», a estimé l’économiste Modibo Mao Macalou aux confrères de «Arc en Ciel».
Autant rapidement accorder les violons pour éviter que le pays ne sombre davantage sur le plan économique enterrant du coup tout ce qui nous reste comme espoir.
Kader Toé