Le Ministère de l’éducation s’explique
Les établissements privés du District de Bamako et de Kati sont en grève illimitée depuis le mardi 26 avril 2016.
Ils répondent, ainsi, à l’appel de l’Association des écoles privées agréées du Mali (AEPAM).
Les grévistes (promoteurs d’écoles privées) disent protester contre le prélèvement des impôts qu’ils doivent à l’Etat sur leur subvention.
Que pense le ministère de l’éducation de cette situation qui peut, si rien n’est fait, compromettre l’année scolaire, surtout si l’on sait que plusieurs de ces écoles privées accueillent les élèves orientés par le gouvernement ?
Selon Amadou OmboTimbé de la cellule de communication du ministère de l’éducation, ça été une surprise pour le département de constater que le lundi 25 avril 2016, l’AEPAM a procédé à la fermeture des établissements Privés scolaires du niveau secondaire jusqu’à nouvel ordre.
Cette fermeture, indique Amadou OmboTimbé, intervient à un moment où le dialogue était régulier entre le département et son partenaire l’AEPAM, autour de plusieurs sujets d’intérêts communs dont la situation des retenues à la source effectuées sur des paiements des établissements privés.
Je rappelle que sur ce point précis, ajoute OmboTimbé, le ministère de l’Education Nationale n’en est pour rien.
«Il est vrai que tout ce qui concerne l’école nous implique au premier chef mais la question du paiement des impôts par les écoles privées ne relève pas de notre gestion.
Cette activité est du ressort du Ministère de l’Economie et des Finances qui en se basant sur ses textes juge opportun ou non de soumettre tel ou tel autre contribuable au paiement d’impôts», a-t-il déclaré.
Selon nous, souligne OmboTimbé, les établissements d’enseignement privés jouent un rôle important dans la satisfaction de la demande d’éducation au Mali, car l’enseignement privé secondaire encadre 65% des élèves de l’Etat.
«C’est pourquoi, le Ministère de l’Education bien que souscrivant au paiement des impôts par les établissements privés, s’est impliqué auprès du Ministère de l’Economie et des Finances pour trouver un terrain d’entente entre les deux parties en vue de la prise en compte de certaines spécificités pour lesdits établissements à cause de leur accompagnement du système éducatif malien», appuie Amadou OmboTimbé.
Pour preuve, insiste-t-il, dans une correspondance en date du 21 avril 2016, l’AEPAM reconnaît l’implication personnelle du Ministre de l’Education et dit fonder son espoir sur son engagement à dénouer la crise.
«Mais hélas, entre le jour de la tenue de son Assemblée Générale extraordinaire (samedi 23 avril) et le lundi 25 avril jour de la fermeture des classes (deux jours non ouvrable), aucune chance n’a été laissé au Ministre de l’Education d’entreprendre une quelconque démarche auprès de son homologue des finances pour dénouer la situation.
Et ce sont les enfants du Mali qui sont ainsi pénalisés à quelques encablures des examens de fin d’année», déclare Ombotimbé.
H.B. Fofana