Malgré la grosse campagne médiatique lancée par la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM) et le Syndicat national des commerçants détaillants (Synacodem) à la veille de la grève de 48 heures des commerçants des collectifs et groupements des commerçants détaillants, ces derniers ont réussi leur coup. Le grand marché de Bamako et ses environs sont restés hier paralysés.
Mécontent de la difficile situation dans laquelle ils exercent leur métier, des commerçants détaillants issus des collectifs et groupements du secteur du commerce ont entamé une grève de 48 heures hier. Suivie à plus de 90%, cette grève laisse voir le grand marché de Bamako presque paralysé. Pour le cas présent, les commerçants détaillants ont sur la table des autorités compétentes sept points de doléances dont le dédouanement, l’élection du président de la CCIM, la gestion des bâtiments administratifs dans les marchés, l’accès au visa chinois, l’envahissement du marché malien par les opérateurs et commerçants étrangers…
CCIM et Synacodem désavoués
Annoncée il y a presqu’une semaine, aucune négociation n’a été engagée pour éviter cette grève. Tout simplement, le gouvernement comptait sur » ses alliés » du Synacodem et de la CCIM. Mal leur a pris, puisque ces derniers ne semble plus avoir de crédibilité nécessaire vis-à-vis de ceux qu’ils sont censés défendre. » Les autorités pensent que la CCIM et le Synacodem ont la main mise sur les commerçants, elles se trompent, ces organisation de défense des commerçants n’ont à ce jour aucune crédibilité aux yeux des commerçants. Ils ne défendent pas les intérêts des commerçants, ils sont juste là pour faire plaisir aux autorités et leurs propres intérêts », a déploré Ibrahim Maiga, Porte-parole du Collectif des commerçants détaillants.
Depuis l’annonce de cette grève, la CCIM et le Synacodem n’ont pas caché leur opposition à cette manifestation des commerçants détaillants pour demander l’amélioration de leur situation. Ils l’ont manifesté la nuit qui a précédé la grève des » petits commerçants » en faisant une forte communication sur plus d’une dizaine de radios privées pour inviter les commerçants à ne pas suivre les grévistes. Qu’à cela ne tienne, les deux organisations de défense des droits des commerçants ont été désavouées au dépend des membres des collectifs et groupement des commerçants détaillants. » Par ce qui vient de se passer aujourd’hui, la CCIM et le Synacodem doivent se poser la question sur leur représentativité et leur poids réel « , a lancé Abdoul Karim Diallo, gréviste.
Détermination des commerçants
Pour cette fois-ci, les commerçants détaillants ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin de cette lutte qu’ils viennent d’engager. » Après ces 48 heures de grève, si on n’est pas entendu par le gouvernement, une autre grève sera programmée pour les trois premiers jours du mois de ramadan », a promis le porte-parole du collectif des commerçants détaillants.
Youssouf Coulibaly