GREVE DE L’UNTM : La Section syndicale des surveillants dit non

La Section syndicale des surveillants de prison (SSSP) n’a pas été associée à la grève par l’UNTM, selon son secrétaire général, d’où le refus d’adhérer à ce mot d’ordre.
Le personnel des établissements pénitentiaires a boudé la grève de 72 h déclenchée hier par l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), a déclaré son secrétaire général, le lieutenant Daouda Konaté.
« Nous informons notre bureau et les militants de base que nous ne sommes pas concernés par la grève de l’UNTM parce que nous ne nous reconnaissons pas à travers ce cahier de doléances. Nous n’avons pas été associés au processus aboutissant à elle, l’élaboration de cette grève ; cette lutte n’est pas une lutte syndicale. Nous n’y avons pas nos préoccupations majeures », a précisé M. Konaté.
Tous les agents semblent regretter cette position de la Section syndicale mais indiquent qu’ils ne se reconnaissent pas dans les points de revendications.
Cette absence de concertation a été confirmée par un agent de la Maison d’arrêt de Bamako.  « Nous faisons ce que nous pouvons, mais nous ne sommes pas écoutés, nous ne sommes pas associés à cette grève. Pour la grève, on nous a présenté une propagande de dossier sans nous donner le pouvoir de modifier quoi que ce soit dedans »,  ajoutera-t-il.
Pour certains, ce manque de considération découle du fait que les plus hautes fonctions de l’administration pénitentiaire sont exercées par des fonctionnaires qui n’appartiennent pas au corps de l’administration pénitentiaire : le poste de directeur de l’administration pénitentiaire a toujours été occupé soit par un technocrate, soit par un magistrat.
« Nous attendons beaucoup de choses. Depuis quelques temps, la SSSP essaie de mettre en avant notre administration pénitentiaire, de démontrer au peuple malien que notre administration manque de moyens, que c’est un service public à part entière et qu’il doit être reconnu. Pendant longtemps, malheureusement, l’administration pénitentiaire reste toujours  au bout de la chaîne de la justice. A ce titre, nous avons toujours eu des budgets misérables qui ne nous ont pas permis de maintenir les détenus dans des conditions acceptables et de leur octroyer tout ce qu’ils pouvaient attendre du monde pénitentiaire », a regretté sous couvert d’anonymat un surveillant de prison.
Adama Diabaté