Cet hiver, leur histoire avait ému la France : pour n’être « que » son demi-frère biologique, Jean-Pierre Serrurier s’était vu refuser le droit de donner un rein à sa grande sœur, Martine, pourtant en attente de greffe. Quasiment passé inaperçu, l’article 5 du projet de loi de bioéthique, qui sera examiné aujourd’hui en séance publique par les députés, pourrait bien changer -sauver- la vie de cette malade en danger de mort, comme de centaines d’autres : alors que jusqu’ici seuls certains membres de la famille pouvaient « offrir » l’un de leurs reins, le cercle des donneurs potentiels devrait être élargi à toute personne ayant des liens proches et avérés avec le patient.
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Aujourd’hui, il y a d’autant plus d’urgence que les délais d’attente avant une greffe d’un donneur décédé ne cessent de progresser et, que chaque année, près de 200 malades meurent faute d’avoir pu être opérés à temps. La raison de notre retard est simple : patients, généralistes… très peu sont ceux qui connaissent l’existence de la possibilité d’une greffe venant d’un donneur vivant!
Cheville ouvrière de Demain la greffe *, Yvanie Caillé a ainsi dû attendre d’être au seuil de la mort pour pouvoir bénéficier du rein que sa mère voulait lui donner depuis des années.
Greffe de vie demande à l’Agence de biomédecine de lancer une vraie campagne d’information à destination du grand public. « Objectifs chiffrés, statut du donneur vivant… sans volonté politique, des centaines de malades mourront pour rien », met en garde Yvanie Caillé.
Bactérie tueuse :
Le Matinal 31/05/2011