Le Directeur médical de l’hôpital Gabriel Touré, Dr Sanogo, est formel. La gratuité des ARV au Mali est une réalité, par la décision du gouvernement de prendre en charge leur achat, grâce à l’appui de ses partenaires, à l’exemple du Fonds Mondial. Cela pour le mettre gratuitement à la disposition des malades sur toute l’étendue du territoire national. Selon lui, c’est un système qui a vraiment marché à l’hôpital Gabriel Touré, la preuve étant que le CESAC s’était même vidé de ses patients, à cause de la stigmatisation, une fois que la gratuité des ARV a été instituée, pour se fondre dans l’anonymat à l’hôpital Gabriel Touré.
En ce qui concerne la prise en charge, Dr Sanogo explique qu’à Gabriel Touré, à côté de la Gynécologie, qui s’occupe de la prévention de la transmission mère – enfant (PTME) et de la Pédiatrie, le service de Gastro-entérologie est le point focal. Après le dépistage, tous les cas que l’on découvre sont en effet orientés vers ce service. Son dossier est monté et un bilan biologique établi, car, en plus des ARV, il y a bien d’autres médicaments qui entrent dans la prise en charge du VIH-SIDA.
Une fois le traitement établi, c’est au niveau de la Pharmacie que le patient se procure ses produits. L’équipe de la Pharmacie tient ses registres, inscrit les patients, leur délivre les ARV et leur donne des rendez-vous précis. Mais, comme le VIH concerne, outre les ARV, d’autres médicaments, ceux-ci sont prescrits par ordonnance aux patients, d’où une certaine incompréhension.
Le Chargé du Suivi pharmaceutique à la Cellule sectorielle de lutte contre le VIH SIDA, Dr Yacouba Diarra, nous a indiqué que, fin 2011, il y avait 50 214 patients pris en charge pour leur traitement, y compris les infections opportunistes, dont 29 287 sous traitement ARV. Son service s’occupe essentiellement de l’approvisionnement de l’Hôpital Gabriel Touré, du Point G, du CESAC, de l’USA CNAM, de Kita et de la DSA en ARV, plus une liste de 41 médicaments pour les infections opportunistes, dont, entre autres, le cotrimoxazole, l’acyclovir et l’amoxycilline, sérum glucosé.
Les pharmacies régionales, quant à elles s’approvisionnent auprès des dépôts régionaux de la PPM. Dr Yacouba Diarra affirme qu’il y a eu des ruptures en produits en 2011 car, selon lui, le Fonds mondial n’a pas fait d’achats et la quantité d’ARV disponibles n’était pas suffisante. Cette situation a amené des désagréments, d’autant que les ARV ont été privilégiés au détriment des médicaments des maladies opportunistes et des réactifs. Actuellement, a-t-il assuré, la situation s’améliore. L’Etat a passé une commande en urgence, et ces médicaments sont annoncés pour fin juillet.
Pierre Fo’o Medjo
22 Septembre