Le Commissariat du 11ème arrondissement avait été saisi par le Tribunal de première instance de la Commune V, la semaine dernière, pour une plainte déposée par Soumaoro contre son employé Diawara pour détournement de fonds.
En effet, Soumaoro, un Ivoirien d’origine malienne, réside à Abidjan, où il dirige une ONG espagnole. A partir de la capitale ivoirienne, il contacte en fait des partenaires espagnols désirant adopter un enfant. Pour bien mener son affaire, il a ouvert un bureau d’adoption d’enfants à Bamako, sous le nom de GMP adoption. C’est ainsi qu’il y a dépêché Diawara, son homme de confiance, pour diriger ce bureau.
Le travail de celui-ci consistait à accueillir les partenaires, à les héberger et, avec le concours d’un avocat, à monter leurs dossiers d’adoption. Pour ce faire, Soumaoro avait ouvert un compte de transaction au nom de Diawara dans une banque de la place. C’est sur ce compte que les partenaires espagnols déposaient des fonds. Diawara payait les honoraires de l’avocat, aussi bien que toutes les dépenses entrant dans le cadre de l’adoption, et envoyait le reste de l’argent à Soumaoro.
Tout marchait bien jusqu’à ce jour où Soumaoro a découvert que Diawara s’était servi d’une importante somme d’argent du compte à des fins personnelles. Comme ils ne se sont pas entendus à ce sujet, il a porté plainte contre Diawara au Tribunal de la Commune V. C’est comme cela que les deux hommes se sont retrouvés au Commissariat de police du 11ème Arrondissement pour besoin d’enquête.
Au cours de leurs investigations, les limiers du 11ème ont découvert que GMP adoption était un organisme fictif, puisqu’il n’avait aucun papier légal, n’était connu nulle part et ne se résumait qu’à son seul représentant à Bamako. Quant au promoteur de GMP Adoption, le nommé Soumaoro, il excellait plutôt dans la location des véhicules à Abidjan. C’est grâce à cette activité qu’il est entré en contact avec des Espagnols pour l’adoption d’enfants. A ce jour, il aurait déjà fait adopter, en toute illégalité, une douzaine de jeunes.
Partant du fait que l’adoption d’enfant est gratuite au Mali, les enquêteurs, qui ont remarqué de très nombreux mouvements de fonds sur le compte litigieux, ont conclu que Soumaoro, non seulement pratiquait dans l’illégalité, mais faisait aussi de l’adoption d’enfant son principal fonds de commerce. Aussi, Soumaoro et Diawara ont-ils été déférés, le jeudi 18 août dernier, devant le Procureur de la République du Tribunal de la Commune V.
Pierre Fo’o Medjo
Le 22 Septembre 21/08/2011