Un Premier ministre chef de parti sans portefeuille ministériel pour les cadres de son parti ou du regroupement de jeunes candidats avec lequel il a soutenu IBK au 2nd tour. Un Premier ministre dont la représentativité politique à l’Assemblée nationale est d’un député sur près de 150 que compte l’hémicycle.
Cela nous pousse à penser que l’homme a été choisi principalement pour ses compétences. Du moins, on l’espère. Toutefois, une chose est sûre, la jeunesse est bien représentée : autant certains ont été maintenus, autant d’autres ont fait leur entrée dans ce gouvernement Mara.
Mais ce qui nous interpelle, c’est le fait que la plupart des jeunes sont sceptiques quant à la capacité de l’homme à gérer ce gouvernement ou encore de ce gouvernement à gérer les problèmes du moment
Pourtant, leur échec serait celui de toute une génération, de toute une nation. Nous avons prôné le changement, demandé le rajeunissement du leadership politique au Mali ou encore promu le tournant générationnel… Aujourd’hui, Mara et son équipe ont l’occasion de performer au nom d’une vision, d’une ambition «collective« pour le pays et non pour un homme ou un groupe de personnes. Aujourd’hui, la seule politique à mener par ce gouvernement c’est de soulager les Maliens en s’attaquant aux vrais problèmes.
Moussa Mara joue son avenir politique sur ce coup et nous espérons qu’il en est bien conscient
S’il répond aux exigences du peuple, il sera plébiscité et renforcé par une base populaire sans précédent. Mais s’il faillit, il est sûr qu’il devra se recycler outre politique.
Il gagnera en autorité à la faveur des actes concrets qu’il aura posés, et les plus impactants seront ceux qui soulageront les peines du Malien populaire
La tâche n’est pas facile, certes, mais nous pensons qu‘il comprend, quelque soit ses «maigres» marges de manœuvres à la tête du gouvernement, qu’il doit plus que jamais resserrer les rangs avec ces autres jeunes leaders politiques (anciens candidats ou chefs de parti) avec lesquels il a soutenu IBK aux présidentielles. Sans oublier ceux-là avec lesquels il avait constitué la CSM (Convergence pour sauver le Mali) pendant la transition, et dont deux des principaux leaders se retrouvent dans ce gouvernement. Ceux-là sont ses alliés naturels qui ont chacun une base politique et sociale, qui feront foi au moment opportun.
Cet esprit d’ouverture lui concèderait sans nul doute une relative représentativité à l’Assemblée pour une meilleure assise politique. Et seulement en ce moment, il pourra espérer avoir un groupe parlementaire de soutien, en dehors du RPM, mais constitué avec les «alliés IBK« des présidentielles et autres alliés «naturels» pour porter sa voix à l’Assemblée nationale.
Il serait important que le nouveau PM laisse sa casquette politique et porte celle purement technocrate (il est réputé pour ça) pour enfin relancer notre économie, générer des emplois, soigner l’école malienne et porter une attention particulière au panier de la ménagère. Qu’il se souvienne surtout des souffrances de nos populations à la base. Sa carrière politique vaut le coup qu’il essaye de frapper fort !
Paul N’Guessan
SOURCE: Le Prétoire du 24 avr 2014.