GOUVERNEMENT : L’URD réclame la démission de Tiéman Coulibaly et d’Oumou Touré

Des groupes de pression, dont l’URD, exigent le limogeage des ministres de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly, et celui en charge de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Oumou Touré. Les partis politiques reprochent à M. Coulibaly son incapacité à organiser des scrutins crédibles en 2018. Mme Traoré Oumou Touré est accusée par les organisations de la société civile d’avoir fait fi du port d’un drapeau par une activiste agissant au nom de l’Azawad, contre l’unité nationale.
Si l’ancien ministre de la Justice, Me Mamadou Ismaël Konaté a préféré librement démissionner selon une lettre publiée, le ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly, et celui de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Oumou Touré se trouveraient dans l’obligation des groupes de pressions.
Après les réactions du Parti pour la renaissance nationale (Parena), l’URD (le principal parti de l’opposition) est revenu sur le report des scrutins locaux, régionaux et du district de Bamako initialement prévus le 17 décembre prochain. A la faveur d’une conférence de presse tenue ce vendredi, l’Union pour la République et la démocratie (URD) a dénoncé la mauvaise volonté du gouvernement à offrir des conseillers de cercles et des conseillers régionaux crédibles auprès des populations.
« Suivant 4 décrets pris en conseil des ministres, tous en date du 9 octobre 2017, le gouvernement a convoqué le collège électoral le 17 décembre 2017 à l’occasion de l’élection des conseillers communaux, des conseillers de cercle, des conseillers de région et du district de Bamako. L’élection des conseillers communaux concernait 59 communes des régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal dans lesquelles le scrutin du 20 novembre 2016 n’a pas pu se tenir. Mais le report des scrutins par le gouvernement est intervenu en pleine gestion du contentieux des listes de candidatures », a affirmé le 1er vice-président, Pr. Salikou Sanogo.
Une attitude qui révèle au grand jour l’amateurisme du gouvernement, son incompétence et son incapacité à organiser des élections, d’une part, son mépris vis-à-vis des Maliens et sa volonté manifeste de nuire aux candidats par la dilapidation de leurs maigres ressources, a poursuivi le 1er vice-président de l’URD.
« Suivant la déclaration de candidature, le mandataire de chaque candidat ou liste de candidats doit verser, entre les mains du receveur du Trésor, une participation non remboursable aux frais électoraux dont le montant, à l’exception de l’élection présidentielle, est fixé par décret pris en conseil des ministres. Et 39 458 000 F CFA ont été payés par les candidats entre les mains du receveur du Trésor et plus de 7 000 000 F CFA pour l’obtention des casiers judiciaires. L’URD prend date avec l’histoire et tient le gouvernement pour responsable de tous les désagréments que cette situation chaotique causera à nos braves populations déjà meurtries et abandonnées », a-t-il ajouté.
C’est pourquoi, a-t-il déclaré, l’URD exige la démission du ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly. « L’URD estime qu’il a brillé par son incompétence et son incapacité à exécuter correctement sa mission, il doit démissionner ».
Pour son collège de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Oumou Touré, porte le fardeau d’une complaisance face aux obscurantistes opposées à l’unité nationale. Le ministre de la Promotion de la femme, voulant apporter sa touche à la paix durable et une réconciliation, a organisé un forum à Bamako.
La délégation de Kidal à Bamako était conduite par une femme qui ne semble pas abandonné ses intentions séparatistes. C’est pourquoi elle s’est collée à son drapeau symbolisant l’Azawad sans la moindre résistance du ministre. Elle s’est fait prendre fièrement même en photo avec Oumou Touré et son attaché. L’acte est considéré comme un mépris vis-à-vis du peuple malien, selon beaucoup d’organisations de la société civile.
Après la réaction de la plateforme « An tè A bana », un ensemble de mouvements s’est réuni pour exiger le limogeage du ministre Oumou Touré. Selon elles, Oumou Touré a laissé la bonne dame faire séjour agréable à Bamako surtout dans un endroit symbolique de la République du Mali, le Mémorial Modibo Kéita.
« C’est un manque de respect pour notre drapeau. Et nous allons nous faire entendre aujourd’hui à la Cité administrative… », affirmera Yéry Bocoum, du mouvement « Ça suffit ». Selon lui, un Mouvement national de justice sociale a été mis en place pour contraindre Oumou Touré à la démission.
Bréhima Sogoba