Selon des sources concordantes, le prochain gouvernement, d’union nationale, sera élargie à plus d’une trentaine de portefeuilles ministériels. Si on s’attend à l’éclatement de certains ministères, à la disparition pure et simple d’autres, il est prévu la création de nouveaux départements.
Sur 24 ministères que compte l’actuel gouvernement, 9 vont éclater et 3 disparaitre, au profit de nouvelles créations.
Au titre des ministères à éclater, on parle des ministères de l’Economie, des Finances et du Budget ; de la Fonction publique, de la Gouvernance et des Réformes administratives et politiques, chargé des Relations avec les institutions ; de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire ; du Commerce, des Mines et de l’Industrie, de la Jeunesse, du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, de l’Energie, de l’Eau et de l’Environnement, de l’Equipement, des Transports, du Logement et de l’Urbanisme, de l’Agriculture, l’Elevage et la Pêche.
Au titre de la disparation, on cite les ministères délégués sous leurs formes actuelles. Au chapitre des nouvelles créations, on apprend qu’un nouveau ministère sera créé et dédié à l’Irrigation et à l’Equipement rural. Cette création procéderait de la volonté des partenaires extérieurs du Mali voulant prévenir les nouvelles formes de crise alimentaires susceptibles de compliquer les crises actuelles qui pèsent déjà sur le pays.
Ce nouveau département en charge de l’Irrigation sera doté de certaines prérogatives qui lui seront transmises par des départements en charge de l’Equipement, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et celui de l’Energie et de l’Eau.
Pour certains, à travers ce nouveau département, le Mali ne fera que corriger des incongruités de plusieurs décennies. Depuis le temps du président Alpha Oumar Konaré, beaucoup de paysans avaient nourri l’espoir de leur épanouissement avec la création du ministère des Zones arides et semi-arides. Mais ils ont fini par déchanter, car l’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé.
Pis, il semble que notre pays a du mal à scinder la gestion de l’Energie et de l’Eau telle que léguée par la compagnie Saur internationale, repreneur français de la société Energie du Mali (EDM-SA) pendant des années.
Sans faire un plaidoyer de son organisation dans la création d’un département chargé de l’Irrigation au Mali, un expert international qui a requis l’anonymat, affirme qu’un ministère chargé de l’Irrigation peu grever les résultats des campagnes agricoles au Mali.
Pour lui, l’agriculture de son pays a longtemps souffert du caractère aléatoire de la pluviométrie, de l’insuffisance des moyens de productions appropriés, de l’inadéquation des équipements irrigués. A l’en croire avec ses deux grands fleuves (le Sénégal et le Niger) qui arrosent une immense superficie arable, le Mali peut bien demeurer le grenier des 7 pays qui l’entourent (le Niger, le Sénégal, la Mauritanie, le Burkina Faso, la Côte d’ivoire, l’Algérie, la Guinée) à partir son potentiel en agriculture irriguée.
Ce que notre interlocuteur ne sait peut être pas et qui est une réalité au Mali c’est que ce nouveau département va permettre aux cadres sous-employés de l’actuel ministère de l’Agriculture de mieux servir la nation. Selon plusieurs sources, une chasse aux sourcières enclenchée depuis quelques années au département avait fini par décourager ou écarter plusieurs cadres compétents de l’Agriculture.
Celui qui semble être dans ce coup, alors secrétaire général du département de l’Agriculture à l’époque, a été tiré de sa retraite par Cheick Modibo Diarra pour diriger le ministère de l’Agriculture. Il s’agit de Moussa Léo Sidibé qui est d’ailleurs annoncé dans le lot des « vieux briscards cités » parmi les sortants avec la formation du gouvernement d’union nationale.
Markatié Daou
L’Indicateur du Renouveau