A regarder de près la composition du gouvernement de Cheick Modibo Diarra CMD, nous pouvons dire sans risque de se tromper que le subjectivisme a prévalu dans sa formation. En effet, l’accord cadre du 06 Avril 2012 aussi bien que la rencontre des forces vives qui s’est déroulée à Ouaga avaient opté pour la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Ce qui n’a pas été respecté par le Premier ministre qui a été doté de « pleins pouvoirs » par l’accord-cadre.
À la surprise générale, nous avons assisté impuissants à la formation d’un gouvernement qui était loin de refléter les différentes composantes de la nation malienne. Ni les partis politiques encore moins la société civile n’ont été représentés. Pire, de grands inconnus ont fait leur apparition sur la scène publique. Certains n’ont pas hésité à qualifier l’équipe de « la planète mars » de gouvernement d’amis, de gouvernement de famille etc. Une seule certitude : c’est un gouvernement dont les membres ont été choisis sans consultation des partis les plus représentatifs. Ce gouvernement a brillé et continue de briller par son incompétence à gérer la crise actuelle. Lâché par les partis politiques, désavoué par la société civile, le gouvernement de CMD a fini par donner raison aux partisans du gouvernement d’union nationale.
Trois tendances se sont constituées. Une première se montre favorable à l’élargissement de l’actuelle équipe gouvernementale. Une seconde veut la dissolution du gouvernement avec le maintien du Premier ministre. Enfin une troisième et dernière tendance exige purement et simplement la démission du Premier ministre et la mise en place d’un nouveau premier ministre et d’un gouvernement dit d’union nationale.
La situation actuelle exige la dissolution du gouvernement. Il apparait évident que des critères objectifs ont manqué à sa formation. Au regard de son architecture, on peut conclure sans risque de se tromper que la tête du client a prévalu.
La démission du premier ministre et des membres du gouvernement est donc le préalable pour la mise en place d’un nouveau gouvernement. Et dans cette perspective, il faut privilégier les critères objectifs comme la compétence, la connaissance du terrain, la capacité à résoudre les problèmes, le charisme plutôt que des critères subjectifs. Il nous faut des hommes d’Etat, des hommes de terrain qui bénéficient de la confiance de la population et de la communauté internationale. Donc, résolument engagés pour sortir de la crise et refonder l’Etat.
Binta Gadiaga
Le Republicain
(30 Juillet 2012)