A bien analyser certaines prises de positions, il est probable que l’on assiste bientôt à des frictions au sein de l’équipe dirigeante du pays.
Au gouvernement, l’on ne voit pas les choses de la même façon.
Pour le moment.
A la suite de l’ex-Premier ministre Moctar Ouane, le ministre de l’Administration territoriale, le Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga annonçait récemment, à l’opinion publique et surtout à la classe politique, que le temps qui restait à la Transition ne permettait pas de créer et d’opérationnaliser l’organe unique et indépendant de gestion des élections.
Cela avait ému et inquiété le microcosme politique national.
Tous comptent sur cet organe pour amoindrir les fraudes…
Aujourd’hui, le nouveau Premier ministre, un politique chevronné, Dr Choguel Kokalla Maïga, affirme, la main sur la conscience, la ferme volonté du gouvernement portant sur la mise en place de cet organe recommandé par les concertations nationales et le Dialogue national inclusif.
« Il sera envisagé la création d’un organe unique indépendant de gestion des élections réclamé unanimement par la classe politique et la société civile », soulignait Dr Choguel Kokalla Maïga lors du premier conseil de cabinet de son équipe gouvernementale, le dimanche dernier.
Dès lors si la position du ministre Maïga est celle de l’homme fort du pays, Colonel Assimi Goïta, Dr Choguel Maïga risque de mettre son doigt dans un engrenage.
Ou, le PM revoit la copie de son discours ou il y aurait de gros nuages, disons des couacs…
En outre, le PM annonce des « poursuites judiciaires » contre les auteurs et complices de la tuerie des 10, 11 et 12 juillet 2020.
Il est établi que des hautes personnalités veulent ranger ce récent passé douloureux dans les placards.
Là aussi des couacs sont prévisibles au sein du même du gouvernement.
Idem pour les réformes politiques et institutionnelles annoncées à gorge déployée par le chef du gouvernement, ainsi les mesures de réduction du train de vie de l’Etat.
Tous les membres du gouvernement et les hauts responsables du pays n’ont pas la même lecture de ces thématiques et de leur contenu.
Ce qui va engendrer aussi des…frictions ou des couacs.
Quid des concertations bis dont a vient de parler Dr Choguel Maïga ?
Des ministres, non des moindres, confient déjà, en aparté, leur caractère superfétatoire, donc inutile.
Et c’est tout cela (la mayonnaise entre militaires et politiques prenant difficilement) qui pourra doper des désaccords, voire des…incidents.
Ou des couacs.
Hélas !
Bruno D SEGBEDJI