De nationalité malienne, Lamine Sow est à Blaise Compaoré ce que Buéna Kaboué de la République démocratique du Congo fut au président Thomas Sankara. Il fait partie d’une race de journalistes africains qui ont opté de travailler à polir l’image des chefs d’Etat africains à l’extérieur de leur pays. C’est ce travail auquel il s’était adonné depuis l’arrivée du mouvement de la Rectification. Mais c’est pendant la Révolution, qu’en compagnie du journaliste malien Mohamed Maïga décédé à Ouagadougou dans des circonstances non élucidées, que Sadio Lamine Sow aurait rencontré le président Compaoré.
Donc depuis les premières heures de la prise du pouvoir de l’enfant terrible de Ziniaré, Sadio était parmi les premiers conseillers d’abord en communication et relations publiques du président pour ensuite s’occuper, semble-t-il, d’autres missions beaucoup plus spéciales à lui confiées. Ceux qui sont dans les secrets des dieux affirment que c’est grâce aux bons offices de cet homme que les relations avec le colonel libyen se sont rapidement améliorés après l’assassinat de capitaine Thomas Sankara. Ceux qui ont eu l’occasion de le côtoyer savent aussi que l’homme a joué un rôle essentiel lors du conflit libérien dans lequel, on le sait maintenant, notre pays a joué une grande partition aux côtés du NPFL (National patriotic front of Liberia) de l’ancien président Charles Taylor actuellement incarcéré au pays d’Olusegun Obasanjo.
Ces déplacements fréquents à l’époque entre Ouagadougou et Monrovia en témoignaient. Sadio s’était particulièrement occupé de la famille de Taylor restée à Ouagadougou. C’est lui qui aurait à l’époque procédé au recrutement des domestiques qui travaillaient au domicile des Taylor. Pour les dividendes du conflit libérien, à ce que l’on dit, il n’aurait pas été oublié. Une ambulance venue de Monrovia aurait été transformée en véhicule et lui aurait appartenue. Mais il n’y a pas que cela. Il s’est également occupé de bien autres choses comme certaines missions secrètes ou occultes du président Compaoré. Si des tueurs sont actuellement à ses trousses, à ce que l’on dit, à travers l’assassinat de son gardien de nuit, c’est qu’ils doivent avoir leur raison. Selon de sources introduites, ses agresseurs seraient allés à la recherche de documents en sa possession. Mais lesquels ? Et pourquoi des documents ?
On sait par ailleurs que le journaliste qui cire l’image du président Compaoré à l’extérieur du Burkina travaille également avec d’autres chefs d’Etat africains. On le dit par exemple très proche du président gabonais Omar Bongo Odimba ; du colonel de Bengazi et bien d’autres. Certains n’hésitent pas à insinuer une guerre de rivalité entre caciques des régimes africains. Mais en voulant atteindre un tel homme de confiance du président Compaoré, n’est-ce pas le président lui-même qu’on visait ? Nous allons tenter de poursuivre l’enquête pour de plus amples détails les fois prochaines.
Michel Zoungrana (L’INDEPENDANT DU BURKINA FASO)
Rassemblés par Youssouf Coulibaly
L’ Indicateur Du Renouveau 27/04/2012