Contrairement au mot d’ordre du Comité national de redressement de la démocratie et de restauration de l’Etat (CNRDRE) qui, pour la formation du gouvernement de la transition, avait demandé « du sang neuf, des gens de valeurs », le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, a fait du neuf avec du vieux en faisant appel à des dignitaires du régime de parti unique de Moussa Traoré, dont il est un gendre, et des proches collaborateurs des ministres du précédent gouvernement.
Au chapitre des revenants, c’est un des anciens ministres les plus en vue du général Moussa Traoré, qui hérite du super ministère de l’Economie, des Finances et du Budget. De plus, il est la deuxième personnalité dans l’ordre de préséance gouvernementale. Jusqu’à sa nomination, il était le président directeur général de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT). Il a finalisé le processus de privatisation du « Géant » du coton malien. Ses proches le présentent comme un « cadre intègre et méthodique ». La transition aura sans doute besoin de cet atout.
L’épouse d’un autre baron du même régime, Idrissa Traoré (secrétaire aux relations avec l’UNTM du BEC de l’UDPM), est promue ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine. Mme Traoré Rokia Gui kiné, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, était secrétaire général du précédent ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubèye Maïga. Diplomate de carrière, elle a été ambassadrice du Mali au Gabon, conseillère technique et directrice générale de la coopération internationale.
Quant au ministre de la Fonction publique, de la Gouvernance et des Réformes administratives et politiques, chargé des Relations avec les institutions, Mamadou Namory Traoré, il a été l’ancien secrétaire général du Premier ministre, Mandé Sidibé. Egalement ancien directeur général de la coopération internationale, il était en dehors de l’appareil administratif à sa nomination hier.
De nombreux hauts cadres des cabinets du précédent gouvernement ont bénéficié eux aussi de promotion.
Il en est de Mamadou Coulibaly et Mme Alwata Ichata Sahi, précédemment secrétaire général et chef de cabinet du ministre du Logements, des Affaires foncières et de l’Urbanisme. Ils sont devenus respectivement ministre de l’Equipement, des Transports, du Logement et de l’Urbanisme et ministre de la Famille et de la Promotion de la femme et de l’Enfant.
Tout comme l’ancien secrétaire général du ministre de l’Agriculture et PDG de l’Office du Niger sous le régime Moussa Traoré, Moussa Léo Sidibé, qui occupe désormais le fauteuil de ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. A la retraire depuis janvier dernier, l’homme fait un retour en famille. Ses collaborateurs retiennent de lui, « un cadre bosseur mais souvent capricieux » et…
Un autre baron du régime ATT sera au ministère de la Sécurité intérieure et de la Protection civile. Le général de brigade Tiéfing Konaté, le nouveau super flic du pays, a été directeur général de la gendarmerie durant trois ans et ensuite chef de cabinet du précédent ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le général de division Sadio Gassama.
Le ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, Adama Ouane, n’est autre que l’ambassadeur du Mali à Berlin.
D’autres personnalités moins connues des précédents cabinets ont été aussi promues. C’est le cas du nouveau ministre de l’Action humanitaire, de la Solidarité et des Personnes âgées, Dr. Mamadou Sidibé et celui délégué auprès du ministre de la Fonction publique, chargé des Réformes politiques et des Relations avec les institutions, Yacouba Diallo. Comme quoi, on ne peut pas faire table rase du passé. Une belle leçon pour les extrémistes, disons un pied de nez à Oumar Mariko et à sa ligne.
Issa Fakaba Sissoko
L’ Indicateur Du Renouveau 2704/2012
GOUVERNEMENT
Les collisions du PM
Sans chercher la petite bête, ce qu’on peut lire sur notre nouveau ministre des affaires étrangères donne froid dans le dos. Sans oublier que le PM lui même était copain et un conseiller spécial de Blaise Compaoré. Désormais, le Mali sera géré par le Burkina, autre temps, autre humiliation.
Par ailleurs, le ministre de la santé Soumana Makadji (expert comptable) est le commissaire aux comptes d’Ecobank (dont le Cheick Modibo était PCA): les copains d’abord ? and so on, so on. çà commence bien.
On aimerait bien entendre leur soutien politique COPAM ou MP 22, ces chantres du « changement », soutiens inconditionnels des putschistes !
