GOUVERNEMENT DE TRANSITION: 100 jours d’immobilisme

Pour le Front, le gouvernement de Transition dirigé par le Dr. Cheick Modibo Diarra ne fait que s’enliser dans l’incompétence et l’amateurisme et, le Mali continue de s’enfoncer. L’action du gouvernement est marquée du sceau de l’immobilisme, de l’improvisation et du pilotage à vue sur chacune des questions prioritaires qui constituent la raison de sa mise en place.

En outre, le Fdr rejette la Feuille de route du gouvernement qui n’est ni plus, ni moins qu’ « un plan d’actions sans aucune vision politique et stratégique, et sans chronogramme ni délai précis, manifestement concocté sous la pression des événements et dans lequel les priorités brûlantes
de la Nation ne sont guère mises en évidence ».

De nos jours, de graves violations des droits de l’homme (arrestations arbitraires, détentions illégales, tortures abominables dont des séquences ont été diffusées sur des chaînes de Tv internationales, allégations d’exécutions sommaires) sont sciemment ignorées.

Autres griefs du Fdr à l’encontre du gouvernement Cheick Modibo Diarra: le harcèlement, la persécution de la presse, les enlèvements et les bastonnades de journalistes dans le but évident d’instaurer un climat de terreur et de bâillonner la liberté d’expression. S’y ajoutent les tergiversations du gouvernement à solliciter l’aide internationale pour aider le Mali à sécuriser la Transition, restructurer les
forces armées et de sécurité et libérer le Nord.

Après la mise en place, 24 avril 2012, de l’équipe gouvernementale du Dr. Cheik Modibo Diarra,  bien que
n’ayant pas été consulté, et dans le souci de préserver la paix sociale, le Fdr  avait déclaré qu’il ne ferait rien pour entraver son action et qu’il la jugerait à l’œuvre, notamment à travers ce
qu’elle entreprendrait pour recouvrer l’intégrité du territoire national,  protéger les droits de l’homme, et préparer des élections crédibles.

Aucune stratégie pour libérer le nord

Plus de trois mois après l’installation du gouvernement, le Fdr ne voit aucune avancée notable dans aucune des missions prioritaires de la Transition. Il avance les faits suivants:

Sur la crise du Nord : à ce jour, le Premier ministre et son gouvernement donnent l’impression de n’avoir aucune vision, aucune stratégie pour libérer (par la guerre ou par la négociation)  les régions occupées. Dans les deux-tiers occupés de notre pays, le peuple subit quotidiennement souffrances et
humiliations. Le Premier ministre est réticent à demander le concours de la communauté internationale pour sortir le pays de cette tragique situation.

Sur la préparation des élections : il n’existe aucune feuille de route consensuelle, alors que l’audit du  »
fichier électoral consensuel » et une évaluation du Ravec auraient permis d’engager les préparatifs sur des bases rigoureuses.

Sur la sécurisation des institutions de la République et le respect des droits des citoyens : le gouvernement a été incapable d’assurer la protection du président de la République, sauvagement
attaqué le 21 mai dans ses bureaux. En outre, il se montre incapable de conduire une enquête sérieuse sur cette odieuse agression. Comme il a été incapable de faire la lumière sur l’assassinat des dirigeants de l’Aeem sur lesquels des hommes armés ont tiré à bout portant, le 30 avril, à la cité universitaire à Badalabougou.

Sékou Tamboura

L’ Aube 27/06/2012