Gouvernement Cissé Kaïdama Sidibé : Le socle d’une refondation politique ?

le discours est revenu sur la nécessité de  se parler, de se mettre d’accord sur les désaccords pour regarder ensemble, au-delà des trajectoires ayant parfois varié , dans la même direction.

Les premiers c’est-à-dire se sentant les plus interpellés de l’obligation d’un destin commun ont agité le tocsin et ont appelé à retrouver ce qui unit, à se mettre ensemble ou mourir, à ne pas, en raison de divergences sommes toutes surmontables, laisser s’installer des divisions stériles, tomber dans des querelles préjudiciables au pays tout entier. Divisions qui, si elles s’exacerbent plus que de raison, feront le lit aux autres, verront un jour s’installer à la tête du pays des « trafiquants de drogue » et autres puissances occultes d’argent.

Le gouvernement Kaidama s’installe donc au moment où Dioncounda Traoré appelle à l’unité de combat, comme lors de la dernière conférence du parti dont il est le président. Au moment où Tiébilé Dramé n’a de cesse, dans ses derniers discours politiques et à toutes les occasions, de faire de l’unité d’action son crédo. Mountaga Tall et Oumar Mariko, le 19 mars dernier, dans le sanctuaire  de la pyramide du souvenir disaient tous deux  la même chose, dans le même sens. Dans la même veine le RPM de IBK, l’URD Soumaïla Cissé, tout aussi de la gauche plurielle, pourraient se retrouver dans un discours unificateur dont ils pourraient  devenir, eux aussi, les porteurs, les chantres et les hérauts.   

L’intermède ATT qui s’achève avait mis sous sa coupe, il faut le dire, pour des tas de raisons, le fait partisan et a laissé fleurir, sous la dénomination barbare d’indépendants, des acteurs, plus souvent « businessmen » de la politique qu’autre chose. Des indépendants qui ont  relégué au second plan les messages d’idéal de vertu et de progrès de la société malienne que seuls les partis politiques sont à même de livrer, dans l’œuvre de conscientisation des masses populaires.

Si le peuple et les acteurs politiques ont laissé , un peu malgré eux, faire en favorisant une nouvelle classe politique dont le socle est aux antipodes de la traditionnelle pratique, c’est sans doute parce qu’ils estimaient qu’à l’issue de la victoire qui fut la sienne , il lui devait concéder quelque chose. Alors le peuple paya sa dette de reconnaissance comme on sait le faire au Mali. Ce devoir de mémoire exécuté le pays ne devrait plus tomber entre les mains de quelques messies ou autres envoyés célestes. Il  ne doit plus rien à personne sauf, à ceux qui lui ont dédié leur vie et si telle était la volonté du plus grand nombre.  

Dans tous les cas, que ce soit voulu ou pas, l’essentiel des partis politiques qui comptent aujourd’hui sont aux affaires, dans le gouvernement ou dans d’autres institutions. Ils n’auront jamais été aussi proches de jeter les bases d’un nouveau partenariat stratégique, de cultiver les convergences et de faire que ceux qui se ressemblent se rassemblent. Et que viennent s’y ajouter tous ceux qui inscrivent leurs actes, leurs paroles et leurs visions d’un véritable grand Mali, d’un véritable consensus au suc régénérateur, L’ADEMA  est au gouvernement, l’URD et le RPM aussi, le CNID et le PARENA sont autour de la table du conseil des ministres  et  rien ne les oppose au SADI. Ajouter le PDES, le MPR, le PIDS ET l’UM/RDA et vous aurez une base plus qu’étoffée de ce que pourrait être la configuration d’une gestion concertée du Pays, surtout que la porte reste largement ouverte. 2012, pourrait être la porte d’entrée au paradis ou celle du purgatoire. C’est une simple question de volonté et de pertinence politiques.

S.El  Moctar Kounta

 

La Républicain 10/04/2011