Des agresseurs sèment la terreur à Bamako et ses environs. A l’échelle nationale, le phénomène est récurrent.
L’insécurité a encore choqué les Maliens après l’agression jeudi matin d’un client d’Ecobank. Les bandits sont partis avec les 25 millions de F CFA que leur victime venait de retirer. C’est un acte de plus qui s’ajoute à la longue et interminable liste des cas non résolus.
« La sécurité est une question à la fois pertinente et sensible. L’insécurité est devenue un véritable fléau. Depuis le coup d’Etat du capitaine Sanogo, c’est la chienlit. Pour moi, tout le monde est fautif. On compte sur nos autorités, mais les personnes sur lesquels le ministre est censé compter ne sont pas fiables. Exemple : On envoie deux policiers dans un poste de contrôle, l’un reste et l’autre rentre se coucher. Celui qui reste passe la nuit à dormir. Au matin, ils établissent un faux rapport », proteste un citoyen du nom de Demba Diakité.
Force est de reconnaître que depuis les événements de 2012, le Mali n’a jamais connu la paix, confronté à une succession d’actes qui menacent son intégrité territoriale. Le peuple malien souffre de l’état de dégradation du pays dans tous les domaines jusqu’au niveau le plus bas et même le plus criminel.
L’insécurité est devenue une constante. Les personnes chargées d’appliquer les mesures répréhensibles ont démissionné. « Le ministre de la Sécurité à la responsabilité cruciale de mettre en pratique le plan stratégique en ce qui concerne la sécurisation de l’espace territorial du pays », rappelle Yacouba Garba Lompo.
Aujourd’hui, la capitale malienne respire la peur. D’un côté, ce sont les voleurs de motos « Jakarta » qui n’hésitent pas à tuer des motocyclistes qui ont la malchance de croiser leur chemin. De l’autre, le braquage avec des armes de guerre. Jeudi, en plein après-midi, un client d’Ecobank a été fusillé et dépossédé de son argent, une forte somme d’argent. Selon les témoins sur place, la police aurait pris la fuite.
Selon Demba Kéita, les personnes présentes sur les lieux ont manqué de réaction. « Quand on voit un compatriote en danger, la première des choses c’est d’appeler les policiers. Parce que les policiers de la circulation n’ont que des pistolets automatiques. Et pour tirer, il faut avoir le courage et la volonté de le faire. Ils ont oublié pourquoi ils ont choisi la police ».
Pour Yacouba Garba Lompo, nous devons éviter de trouver des excuses à la police. « Nous devons arrêter de dire que ceux qui sont chargés de sécurisé le pays n’ont pas les moyens. C’est un problème de détermination et d’amour pour son pays. De conscience par rapport à la responsabilité qu’ils ont prise en optant pour cette fonction. La responsabilité première d’un agent est de sécuriser la population. Nous n’avons pas besoin de moyens grandissants pour faire notre travail. L’amour du pays suffit. Les jihadistes qui terrorisent le pays n’ont suivi aucune formation extraordinaire et ne disposent d’aucun moyen extraordinaire, mais arrive à terroriser parce que tout simplement ils croient à un idéal ».
Quelques jours avant, dans la nuit du lundi 24 octobre, trois personnes ont perdu la vie dans l’attaque, par des hommes lourdement armés, du poste de péage de Sanankoroba, localité située à une trentaine de kilomètres de Bamako. Les gendarmes qui devaient assurer la sécurité du poste n’étaient pas présents.
La liste est loin d’être exhaustive. Le vendredi 21 octobre, une supérette, la boutique Wafa Simpara à Djélibougou, très fréquentée par les populations de la Commune I, a été braquée par des hommes armés. Ils se sont enfuis avec plusieurs millions de F CFA.
Le 18 décembre 2015 trois personnes dont un animateur de « Tahanite », la radio chrétienne de Tombouctou, ont trouvé la mort dans des conditions jusque-là non élucidées. Et tout comme les autres cas, les enquêtes n’aboutissent pas.
Hawa Sy