L’élection présidentielle de 2023 et l’après-IBK se préparent déjà et préoccupent la classe politique malienne. Les positionnements s’affichent discrètement. Avec l’onction du locataire du palais de Koulouba ?
L’élection de l’honorable Moussa Timbiné à la présidence de l’Assemblée Nationale semble être un déclic dans la perspective de 2023. Sauf que le président IBK devra chercher à rassembler ses troupes, au sein desquelles, Boubou Cissé, Karim Kéita pourraient chercher à jouer un rôle non-négligeable.
En effet, le locataire du palais de Koulouba se met déjà dans la posture de trouver un dauphin politique. Il doit être le plus à même d’assurer ses arrières, dans la mesure où sa gouvernance n’a pas été sans reproche, sans avoir été émaillée de quelques scandales… C’est à ce niveau qu’IBK a préféré à Mamadou Diarrassouba, son jeune « fils » Moussa Timbiné au Perchoir de l’Assemblée Nationale. D’aucuns disent qu’une partie des études supérieures de ce jeune cadre dogon a été financée par Ibrahim Boubacar Kéita, alors Premier ministre. C’est en cela que Moussa Timbiné peut même, par moment, disputer une certaine « filiation » à l’honorable Karim Kéita, le fils biologique du chef de l’Etat. Il est donc clair que le choix porté sur M ; Timbiné au détriment de Diarrassouba procède d’une stratégie de succession, le cas échéant. Ce d’autant que la Constitution du 25 février 1992 prévoit qu’en cas de vacance du pouvoir l’intérim sera assuré par le président de l’Assemblée Nationale, avant l’organisation des élections.
En outre, en coupant l’herbe sous les pieds du Bureau politique national du RPM, IBK pourrait surfer sur une recomposition de la classe politique en vue d’obtenir une majorité refondée autour de son pouvoir ou du jeune Moussa Timbiné. C’est dans ce sens que l’élection du président du parti MPM, Hadi Niangado comme 1er vice-président de l’Assemblée Nationale est un signal à ne pas négliger. Le MPM, dont la similitude avec le RPM n’est plus à démontrer, bénéficie d’un appui de taille de l’honorable Karim Kéita. Celui ne vient-il pas d’être reconduit président de la Commission Défense de l’Hémicycle pour mieux garder sa main mise sur l’Armée nationale ? Il n’est, d’ailleurs, pas exclu qu’avec ses 11 députés, le parti du forage ou de l’eau puisse « arroser » de sa fraîcheur la majorité présidentielle avec le RPM, l’ADEMA-PASJ et les autres alliés.
En conséquence, Moussa Timbiné, Dr Boubou Cissé, dont la reconduction au poste de Premier ministre se murmure de plus en plus, et Karim Kéita seraient les pièces maitresses du puzzle d’IBK pour 2023. Surtout que ces positionnements surviennent au moment où l’opposition est désormais décapitée avec l’enlèvement du chef de file, Soumaïla Cissé. Ce dernier événement, ne déplairait pas au pouvoir qui voudra mettre à profit cette période pour placer ses pions dans la perspective des réformes politiques et institutionnelles envisagées par le Dialogue national inclusif de décembre 2019.
En définitive, selon plusieurs observateurs et analystes, l’agenda 2023 se dessine déjà dans le subconscient d’IBK. Il passera par l’émergence d’une nouvelle majorité politique autour du RPM, de l’ADEMA-PASJ, du MPM et d’autres formations politiques alliés. Et le trio Timbiné, Boubou et Karim devrait en assurer une certaine résilience. Kassoum TOGO