Le constat amer est que le Premier ministre, à travers certains de ses agissements, veut dresser ses muscles et montrer aux Maliens qu’il est inamovible et le maître absolu à bord du bateau Mali.
Plus le temps passe, plus les Maliens découvrent le vrai visage de cet homme, à travers ses frasques et ses agissements cavaliers. En effet, propulsé au sommet de l’Etat à la suite de circonstances malencontreuses, Cheick Modibo Diarra pense jusqu’à preuve du contraire, tout part de lui et tout revient à lui. Autrement dit, il pense que seules ses décisions unilatérales sont des potions magiques pour sortir le Mali du bourbier sociopolitique et institutionnel.
Son fameux discours, selon lequel il dit qu’il ne démissionnera pas, la formation pas du tout équitable du nouveau gouvernement d’union nationale et sa volonté manifeste de maintenir coûte que coûte ses anciens ministres soit au gouvernement, soit comme conseillers spéciaux, sont suffisamment révélateurs et mettent à nu le vrai visage d’un apprenti sorcier politique aux relents égocentriques.
Nommé pour diriger une transition de durée raisonnable, le Dr. Cheick Modibo Diarra pense qu’il s’éternisera au pouvoir et cherche par tous les moyens à écarter le président Dioncounda et à faire plaisir à ses amis, partisans et sympathisants.
D’aucuns diront qu’il est en train de préparer sa retraite politique en octroyant des postes pour avoir des entrées ou des influences après les prochaines élections.
En outre, la nomination récente des membres du gouvernement d’union nationale fait état de non transparence dans la publication de la liste retenue. Selon beaucoup de sources, le tout puissant Premier ministre aurait apporté, en personne, une autre liste à l’ORTM et non celle signée par le président Dioncounda Traoré.
Selon les mêmes sources, la liste signée par le président comprenait 32 membres, alors que la première liste que le PM avait apportée contenait un nom de moins, d’où le repêchage du 32e et peut être un 33e à la suite de chantage.
Comme si cela ne suffisait pas, il s’est précipité à nommer à la Primature les anciens ministres Sadio Lamine Sow, Hammadoun Touré et Mamadou Diakité comme des conseillers spéciaux. Alors que dans certains regroupements, aucun nominé n’a été retenu au gouvernement, bien qu’il leur a été demandé d’envoyer des CV.
Dans ces conditions, tous les observateurs avertis de la scène politique malienne sont sceptiques et accordent très peu de crédit à l’homme d’organiser pour les Maliens des élections crédibles et transparentes. Car, loin d’être partial, le tout puissant PM risque, à coup sûr, d’appuyer une formation politique de son choix.
Aussi, ayant élu domicile dans sa villa privée à Moribabougou, des moyens colossaux de l’Etat ont été utilisés pour y apporter des aménagements. Et cela sur le dos du contribuable malien.
Présenté comme l’homme de la situation, Cheick Modibo Diarra, à travers ses agissements, perd la confiance de nombreux concitoyens chaque jour que Dieu fait.
Moussa Diarra
Le Débat